International 23 août 2017

Bachand confiant pour la gestion de l’offre

Parce que les Américains ne veulent pas que leur Farm Bill soit remis en question, ils ne réclameront pas l’abolition de la gestion de l’offre dans le cadre de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

De retour d’une première ronde de discussions la semaine dernière à Washington, Raymond Bachand se montre ainsi confiant de préserver la gestion de l’offre. Négociateur officiel du Québec, il a confié en entrevue téléphonique avec la Terre que les discussions dans le secteur agricole avaient été « vraiment très préliminaires ».

« Les États-Unis n’ouvriront pas leur Farm Bill ni toutes les politiques [agricoles] qu’ils ont, à moins d’une grande surprise », affirme Raymond Bachand.

Règle générale, ajoute-t-il, les pays ne mettent jamais à exécution leurs menaces de demander l’abolition de la gestion de l’offre, « fondamentale pour le Québec ». La raison en est fort simple : ils ne veulent pas que les autres États viennent jouer dans leurs platebandes. Il donne l’exemple des négociations entourant la conclusion de l’accord avec l’Union européenne (AECG). Alors ministre dans le gouvernement du Québec, il avait assisté aux premières discussions où les Européens avaient réclamé la tête de la gestion de l’offre.

« Bien sûr, mais vous mettez aussi votre Politique agricole commune (PAC) sur la table », avait-il aussitôt répliqué. Son vis-à-vis européen avait aussi répondu par un « bien sûr » et un sourire en coin, la demande demeurant lettre morte.

« Ce qui intéresse les pays, ajoute Raymond Bachand, c’est l’accès au marché canadien. »

Outre la gestion de l’offre, note le négociateur du Québec, les segments de l’agriculture qui profitent déjà d’un libre marché désirent conserver le statu quo. Dans le porc, cite-t-il en exemple, tant les producteurs canadiens que leurs vis-à-vis américains « tirent dans la même direction » et recherchent principalement des améliorations, telle la fluidité aux frontières.

Tenu au secret, Raymond Bachand ne peut dévoiler la teneur des discussions. Au mieux dira-t-il que les pays n’ont pas déposé de textes dans tous les secteurs, chaque partie essayant de mesurer la position de ses interlocuteurs. Les négociateurs ont convenu de reprendre les pourparlers au Mexique du 1er au 5 septembre, durant la fête du Travail, puis à Ottawa début octobre. 

« Mon instinct me dit que les enjeux difficiles vont être abordés à la fin », estime-t-il.