International 16 août 2017

ALENA : bénéfices en agriculture enregistrés aux États-Unis

Dans son discours d’ouverture de la très attendue renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le représentant américain au commerce admet que son secteur agricole a bénéficié de l’Accord depuis 1993.

« Plusieurs Américains ont bénéficié de l’ALENA. Le Canada et le Mexique constituent le plus grand marché pour plusieurs de nos agriculteurs et éleveurs. Les Américains expédient des milliards de dollars de maïs, de soya et de volailles de l’autre côté des frontières vers les salles à manger des pays d’Amérique du Nord », a commenté Robert Lighthizer, représentant américain au Commerce, le 16 août, à Washington.

Le représentant a ajouté que le président Trump et lui cherchaient plus que de simples ajustements à l’ALENA. En outre, il a mis l’accent sur les déficits commerciaux enregistrés aux États-Unis, en particulier avec le Mexique et dans le secteur automobile.

Dans le passage de son discours sur les principales priorités de son pays, Robert Lighthizer n’a mentionné l’agriculture qu’après tout le reste en parlant de la nécessité d’assurer un « accès égal et la réciprocité dans les contrats gouvernementaux et l’agriculture ». Pas un mot sur le lait ni la gestion de l’offre.

Travail et environnement

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland, avait déjà préparé le terrain de son côté en insistant elle aussi sur des règles « progressistes » relatives aux travailleurs, mais également à l’environnement. Il s’agit dans ce cas d’éviter que l’abaissement des normes environnementales serve à attirer des entreprises aux États-Unis au détriment des deux autres pays.

De plus, la ministre a réitéré la volonté du Canada de « préserver » la gestion de l’offre et la culture canadienne. Le mécanisme de règlement des différends (chapitre 19), qui a notamment été utilisé dans le dossier du bois d’œuvre, fait également partie des priorités canadiennes. La ministre s’attend à des « moments dramatiques » pendant les négociations, mais demeure « optimiste » quant au résultat final.

Bien qu’un objectif de conclure cette négociation d’ici février prochain ait été évoqué, notamment pour éviter la période électorale au Mexique, une majorité d’experts jugeaient cet objectif ambitieux étant donné la difficulté d’obtenir un accord équilibré pour les trois pays et acceptable pour le Congrès américain, car les membres peinent à s’entendre sur des politiques intérieures depuis plusieurs mois.

Bois d’œuvre en parallèle

Il n’aura pas été possible de régler le dossier du bois d’œuvre avant le début des négociations de l’ALENA. Les deux pays ont cependant convenu de continuer les négociations pour ce secteur en parallèle et de ne pas mêler les deux sujets. Selon le blogue de l’Institut économique de Montréal, les deux pays s’étaient entendus sur un quota de 30 % pour le bois canadien sur le marché américain. Un désaccord sur l’attribution des parts de marché en période de croissance soudaine de la demande aurait toutefois empêché les deux pays de conclure une entente. En attendant, des tarifs de 17 % à 31 % sont appliqués sur le bois canadien exporté aux États-Unis. Le 7 septembre, de nouveaux droits compensateurs et antidumping remplaceront les tarifs préliminaires actuels.