Actualités 2 août 2017

Une récolte de blé « pas si pire »

SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BERTHIER — Les producteurs profitent de cette fenêtre de beau temps pour récolter leurs premières céréales. Le blé semé à l’automne offre généralement des rendements supérieurs à celui qui a été mis en terre au printemps, mais cette année, rien d’extraordinaire.

« Sans avoir de record, la récolte n’est pas si pire. Nous avons obtenu près de 5 tonnes [sec] à l’hectare dans nos meilleurs champs, avec des pointes à 6,5 t/ha. C’est moins que dans le passé où nous avons déjà connu des pointes allant jusqu’à 9 t/ha », lance Billy Beaudry, un producteur situé près de Saint-Hyacinthe.

 

Situation similaire chez Daniel Legault, situé à Rigaud, près de la frontière ontarienne. « Nous avons des rendements corrects, avec une moyenne de 4,5 t/ha. C’est un peu plus faible que l’an passé où nous avons été chercher près de 6 t/ha. Mais avec toute l’eau qu’on a eue, on a quand même été chanceux d’avoir une récolte homogène et de la belle paille », commente-t-il. Le taux de toxines sous le seuil des 2 % le satisfait également. « Mais ça risque d’être une autre histoire avec le blé de printemps. Il a reçu trop d’eau et il est presque tout pourri », appréhende M. Legault.

Sur la rive nord du fleuve, Mathieu Forget, son père Michel et sa mère Carole se dépêchent de récolter leur blé d’automne… avant la prochaine pluie! « C’est moins bon cette année. On a 4,5 t/ha comparativement aux 6 t/ha qu’on a l’habitude de récolter dans le blé d’automne. Les journées froides et mouilleuses qu’on a eues au printemps juste quand le blé venait de lever n’ont pas aidé, d’après moi », explique Mathieu, dont les terres sont situées près de Berthierville. Il mentionne que son blé affiche des carences en protéines, peut-être parce que les fumiers ont mal minéralisé à cause de la chaleur.

Destination Mexique

Le directeur des approvisionnements des Moulins de Soulanges, Rudy Laixhay, accompagne plus d’une centaine de fermes dans différentes régions du Québec dans leur production de blé. Il souligne que la récolte de blé d’automne testée jusqu’à maintenant présente en moyenne une teneur en protéines plus élevée que l’an dernier et un poids spécifique intéressant. « Avec toutes ces averses dans plusieurs régions, on s’était dit qu’on allait vivre la cata [catastrophe] pour les toxines. Mais non! Surprise : le blé d’automne affiche des niveaux de toxines acceptables », ajoute-t-il.

Il affirme que cette production connaît un engouement au Québec et que le développement de nouveaux marchés permet d’en exporter près de 10 000 tonnes vers le Mexique. « Notre blé d’automne a une qualification qui intéresse le Mexique. L’an prochain, on devrait encore y accroître nos exportations », prévoit-il.