Actualités 26 juillet 2017

La pluie bousille les rendements en Montérégie-Ouest

SAINT-CLET — Le sujet de l’heure dans les rangs de la Montérégie-Ouest n’est pas l’ALENA, les pesticides ou la rencontre des ministres de l’Agriculture… c’est la météo! 

« C’est notre pire année depuis que l’entreprise existe! » résume Jofroi Desperrier Roux, agronome à la ferme Agri-Fusion. « On avait déjà reçu beaucoup d’eau et voilà qu’il vient d’en tomber près de 10 cm en quatre jours. Trop froid, trop d’eau; on est en train de tout perdre dans les champs de brocolis. Le maïs ne pousse pas, le soya non plus. Et avec la pluie qu’il tombe aux trois ou quatre jours, on est incapables de sarcler. Les fumiers ne se minéralisent pas. Il n’y a plus grand-chose à faire avec les cultures 2017 », se désole-t-il. L’entreprise pour laquelle il travaille cultive près de 2 400 hectares sous régie biologique à Saint-Polycarpe, à l’ouest de Montréal.

Des cultures abandonnées

Des champs de pois destinés au transformateur Bonduelle ont été abandonnés par cause d’excès d’eau empêchant la récolte. « De façon générale, les rendements sont bons, mais ce n’est pas une saison évidente, surtout en Montérégie-Ouest, où il faut changer perpétuellement la cédule de récolte en fonction de la pluie », commente Judith Lupien, directrice de la Fédération québécoise des producteurs de fruits et légumes de transformation.
Cette partie de champ de pois ne sera pas récoltée. Crédit photo : Martin Ménard/TCN
Cette partie de champ de pois ne sera pas récoltée. Crédit photo : Martin Ménard/TCN

Encore à la première coupe

Selon les données consultables en ligne d’Agrométéo Québec, la pluie cumulée jusqu’à maintenant à la station de Saint-Polycarpe représente 184 % de la moyenne habituelle, donc près du double des 30 dernières années. Le sud de l’Outaouais, des Laurentides et de Lanaudière sont également à plus de 160 % de leur moyenne de précipitations. Cette situation n’est pas sans causer des problèmes à plusieurs propriétaires de fermes en production animale.

« On n’a pas encore réussi à finir notre première coupe de foin sec! Habituellement, on pense à la troisième à ce temps-ci de l’année », peste Vital Bourbonnais, de Saint-Clet, en Montérégie-Ouest. Il ajoute que les plantes fourragères qui sont encore au champ s’avèrent d’une piètre qualité.

À la Ferme Symonclo, de Coteau-du-Lac, les frères François et Sylvain Gauthier ont dû acheter du foin sec d’aussi loin que Rivière-du-Loup, faute de pouvoir en trouver dans leur région. Ils espèrent avoir de la chaleur et des conditions favorables à la récolte de foin au mois d’août pour se rattraper.

Durant sa tournée, La Terre a pu constater le manque d’uniformité majeur entre les champs. Certains sont prometteurs, alors que d’autres font piètre figure.