Actualités 12 juillet 2017

Vers une luzerne plus digestible

Quand le sujet de la productivité laitière est abordé, il est difficile de ne pas parler de la valeur nutritive des fourrages distribués aux vaches. Lorsque celle-ci est meilleure, cela est souvent caractérisé par une plus grande digestibilité. Le taux de conversion alimentaire peut ainsi être plus élevé, c’est-à-dire que l’animal peut produire plus de lait avec une même quantité de fourrage.

De plus en plus de cultivars de luzerne à digestibilité améliorée sont introduits sur le marché québécois. Cette caractéristique peut découler d’une teneur en pectine plus élevée ou de tiges plus digestibles, comparativement à certains cultivars couramment utilisés. Il est aussi possible de diminuer le contenu en lignine de la plante pour en améliorer sa digestibilité. La sélection génétique conventionnelle de même que le développement de cultivars génétiquement (GM) peuvent être employés afin de produire des cultivars à faible teneur en lignine. L’utilisation de luzerne GM est cependant plus polémique.

Les avantages de l’amélioration de la digestibilité de la luzerne sont nombreux. Une diminution du contenu en fibres peu digestibles augmente la consommation volontaire de matière sèche de la vache, ce qui accroît par la même occasion sa production laitière. C’est aussi un bon moyen de réduire les rejets d’azote dans les fumiers puisque les protéines sont utilisées plus efficacement par l’animal. En plus de la diminution des coûts d’alimentation, l’impact environnemental de l’élevage laitier s’en voit réduit étant donné que la quantité de gaz à effet de serre produite par kilogramme de lait est moindre.

Une meilleure digestibilité de la luzerne peut aussi être atteinte par la gestion des coupes de la luzernière. Effectivement, une coupe au stade bouton plutôt qu’au stade floraison peut améliorer la valeur nutritive de cette plante. Néanmoins, cette gestion intensive peut augmenter la charge de travail au champ et potentiellement diminuer les rendements. Par conséquent, des recherches sont effectuées afin de mesurer les impacts de l’introduction de cultivars plus digestibles de luzerne dans les cultures fourragères, d’étudier leur rentabilité et d’évaluer s’ils peuvent réellement répondre aux besoins des producteurs laitiers québécois.

Andréa L. Bellavance et Caroline Halde, Université Laval

Gaëtan Tremblay, Agriculture et Agroalimentaire Canada