Actualités 8 juillet 2017

Bien écouter sa batteuse

Un bon conducteur de batteuse s’occupe toujours d’entretenir sa machine et est en mesure de faire les bons ajustements pour obtenir un rendement optimal. En bref, il doit être à l’écoute de sa machine.

« Avec de la patience, un bon sens de l’observation et les bons ajustements, on peut faire n’importe quoi avec n’importe quelle batteuse », soutient Paul Caplette, un producteur de grandes cultures qui conduit la même moissonneuse-batteuse depuis 30 ans. Il a d’ailleurs développé toute une complicité avec sa machine, qu’il a dénommée « Gertrude ». « Je m’amuse à prouver qu’on nous enseigne à tort que la durée de vie utile d’une batteuse est de 7 500 heures, car j’arrive maintenant à 10 000 heures », ajoute l’homme en riant.

Par où doit-on commencer pour faire les bons ajustements? Par le guide de la moissonneuse, où l’on retrouve tous les détails pour chaque type de récolte. « Le plus important, c’est l’alimentation en avant. Il faut s’assurer de bien couper pour que ça rentre de façon égale », dit-il.

Même son de cloche du côté de Robert Monast, responsable de la mise en marche des machines aux champs pour Bossé et frère. « Tout commence avec le manuel de l’opérateur, dit-il. Toute la base est là. » Il ne restera qu’à faire quelques ajustements aux champs pour optimiser la récolte. « Si la tête n’est pas battue, par exemple, c’est peut-être parce que la vitesse n’est pas assez élevée ou parce que le segment concave n’est pas assez serré », note M. Monast.

C’est pourquoi un bon conducteur doit constamment être à l’écoute de sa machine, en vérifiant si l’entrée est égale, si la table est bien ajustée et s’il n’y a pas d’agrégats qui se forment. « Si des germes de blé frottent ensemble, ça s’égraine bien. C’est la même chose dans une moissonneuse-batteuse, car il doit y avoir assez de friction pour que tout se tienne ensemble. Quand c’est vide, ça ne marche pas et quand c’est trop plein, c’est bourré », illustre M. Monast, qui recommande d’aller à 80 % de la capacité de la machine pour avoir un débit constant. 

Selon Vicky Villiard, agronome pour le Club Durasol de Drummondville, un bon conducteur de batteuse saura aussi reconnaître les conditions adéquates pour aller aux champs. « Il faut éviter d’aller dans les champs trop mouillés. Ça peut causer des problèmes de compaction et de roulières », dit-elle. Elle recommande également de laisser les tracteurs avec remorque hors des champs pour prévenir la compaction. Afin d’éviter de répandre les mauvaises herbes, l’agronome suggère aussi de faire un arrosage prérécolte.

Vicky Villiard, Robert Monast et Paul Caplette soulignent aussi l’importance de faire de bons ajustements pour ramasser le maximum de grains. La vitesse d’avancement optimale est généralement de 6 à 8 km/h (4 à 5 mi/h), note Robert Monast. « La table avant est souvent trop petite pour rouler vite », dit-il. Pour des vitesses d’avancement plus grandes, il faut donc choisir la bonne table, ajoute ce dernier.