Actualités 12 juillet 2017

Quand battre le grain?

Quel est le meilleur moment pour battre le grain? Doit-on favoriser les meilleures conditions de sol ou attendre que le grain soit complètement sec? L’UtiliTerre a rencontré des producteurs pour sonder leurs pratiques.

« Je préfère récolter plus tôt pour travailler sur un sol en bonne condition », lance Stéphane Jodoin, producteur de grandes cultures à Varennes. Celui-ci, qui cultive 786 hectares de maïs, soya, blé, pois et fèves de conserverie, sait très bien que la qualité des grains est meilleure après une première gelée, mais il préfère tout de même commencer la récolte dès que possible, notamment parce qu’il possède un plan de séchage offrant 12 000 tonnes d’entreposage. « Je perds un peu sur la qualité, mais je ne perds pas de rendement, dit-il. Et si j’ai un gros rush au plan de séchage, je peux me permettre d’arrêter les récoltes. »

Même son de cloche du côté de Paul Caplette, lui aussi producteur de grandes cultures, qui cultive lin, chanvre, blé, orge, pois, fèverole, radis et maïs, ainsi qu’une nouveauté cette année, le haricot sec. « Il faut attendre les conditions de sol parfaites avant de sortir cette grosse bibitte-là », soutient l’homme, qui utilise la même machine, dénommée Gertrude, depuis 30 ans.

Mis à part la qualité du sol, la qualité des grains aussi est très importante. Mais parfois, il est préférable de récolter le grain avant qu’il ne soit complètement sec afin d’éviter certaines maladies. « Je préfère récolter mon blé humide, à environ 18 % d’humidité, parce qu’un blé trop sec, à 14 %, favorise la fusariose », explique Paul Caplette, qui fait sécher son grain par la suite. Dans le cas d’autres grains comme le chanvre, qui est à floraison indéterminée, il faut trouver le meilleur moment pour récolter un maximum de stock.

Pour la récolte du maïs, il y a plusieurs mentalités, soutient Stéphane Jodoin. « Certains disent qu’ils préfèrent battre à 26-27 % d’humidité et faire plus d’argent, même si ça coûte plus cher de gaz, alors que d’autres préfèrent battre à 20 ou 22 % d’humidité. De mon côté, ça peut varier, car je dois commencer à livrer du maïs à l’usine d’éthanol à compter du 1er novembre. »