Actualités 5 juillet 2017

Le sorgho et le millet perlé sucrés : de réelles solutions de remplacement

Il existe trois types de sorgho et de millet perlé : le grain pour l’alimentation humaine, le fourrager pour l’alimentation animale, et le sucré pour la production d’éthanol. Le plus commun au Québec est le type fourrager, utilisé principalement comme fourrage d’urgence lors d’épisodes de sécheresse.

Le type sucré est en fait un type fourrager, mais à plus haute teneur en sucre, ce qui est essentiel pour produire de l’éthanol.

Au Québec, les industries n’ayant pas encore atteint le stade de maturité technologique pour fabriquer de l’éthanol, il s’avère intéressant d’étudier les caractéristiques du type sucré en tant que fourrage. Les Producteurs laitiers du Canada ont donc décidé de financer un projet d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, mené conjointement avec l’Université Laval, qui vise à évaluer le potentiel de croissance et la valeur nutritive du sorgho sucré BMR (Brown Midrib), du non BMR, du millet perlé sucré et du maïs fourrager dans différentes régions climatiques du Canada. Au Québec, ce projet a notamment été réalisé sur site à Saint-Augustin-de-Desmaures et un autre à Sainte-Anne-de-Bellevue.

Les premiers résultats du projet montrent des rendements moyens en matière sèche similaires entre ces quatre sortes de cultures, aussi bien à Saint-Augustin-de-Desmaures (20 à 25 t/ha) qu’à Sainte-Anne-de-Bellevue (18 t/ha).

Au stade de récolte recommandé pour le maïs fourrager, la teneur moyenne en matière sèche du millet perlé sucré (29 %) et des deux hybrides de sorgho sucrés (24 %) était plus faible que celle du maïs fourrager (35 %). Les deux hybrides de sorgho sucré, ainsi que le millet perlé sucré, avaient des teneurs en fibres insolubles dans un détergent neutre (NDF) significativement plus élevées (61 %) que le maïs (49 %). En revanche, la digestibilité in vitro de la NDF était plus élevée pour le sorgho sucré BMR (81 %) et non BMR (84 %), moyenne chez le maïs fourrager (78 %) et plus faible chez le millet perlé sucré (70 %).

Le sorgho et le millet perlé sucrés pourraient donc représenter des solutions de remplacement intéressantes au maïs fourrager au Québec. Même si la teneur en matière sèche à la récolte semble constituer un sérieux bémol, le potentiel est bel et bien présent. Le développement d’hybrides mieux adaptés à notre climat doit se poursuivre.

Hugo Alix, étudiant à la maîtrise, Université Laval
Anne Vanasse, Université Laval
Gaëtan Tremblay, Agriculture et Agroalimentaire Canada