International 27 juin 2017

Droit antidumping de 7 % sur le bois d’œuvre canadien

Les scieries du Québec et du Canada viennent de subir un nouveau coup dur, qui risque de mettre en péril plusieurs entreprises.

Le département américain du Commerce (DOC) a imposé des droits antidumping préliminaires de 6,87 % sur le bois des scieries canadiennes exporté aux États-Unis. Le DOC estime que celui-ci est vendu injustement au rabais. Le prix du bois se situe pourtant à un niveau élevé historiquement.

Ce nouveau coup dur s’ajoute aux droits compensateurs de 19,88 % imposés le 24 avril dernier pour un total de taxes à la frontière de 26,75 %, touchant la majorité des scieries. Les États-Unis considèrent également que le bois canadien est injustement subventionné en raison de l’accès à celui de la forêt publique. Le Québec explique pourtant depuis le début que son nouveau régime forestier fixe un prix de marché pour le bois de cette dernière.

Certaines entreprises canadiennes se sont vu imposer des droits compensateurs et antidumping différents des taux indiqués plus haut. Au Québec, c’est la compagnie Produits forestiers Résolu qui est dans cette situation avec un droit antidumping de 4,59 % pour un total de taxes à la frontière de 17,41 %. Toutes les autres scieries de la province doivent composer avec un taux combiné de 26,75 %.

« Bien que nous demeurions optimistes d’en arriver à une solution négociée sur le bois d’œuvre, nous continuerons d’appliquer vigoureusement les droits tant que ce ne sera pas le cas », a déclaré le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross.

Rentabilité affectée

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec estimait que la moyenne des scieries de la province perdait déjà de l’argent sur le bois exporté aux États-Unis depuis l’imposition des droits compensateurs et la baisse du prix sous la barre des 600 $ du mètre cube. En raison des droits de près de 7 % qui s’ajoutent, c’est encore davantage d’usines qui ne seront plus rentables. Au total, c’est plus de 300 M$ de droits qui seront imposés aux scieries québécoises d’ici la prochaine année.

Injustifié

La nouvelle salve américaine contre le bois d’œuvre canadien a été dénoncée de toutes parts au Canada.

« Nous sommes déçus de cette autre décision du DOC, que nous jugeons injustifiée. Ces droits antidumping, en plus de la surtaxe imposée par le DOC en avril dernier, menacent grandement la santé financière de notre industrie », a commenté Dominique Anglade, ministre de l’Économie du Québec. La Belle Province a mis en place un programme de garantie de prêts pouvant atteindre 300 M$. Ottawa a ajouté une série de programmes de soutien aux travailleurs et à l’industrie pour un total de près de 900 M$.

Rencontre avec Philippe Couillard

Le premier ministre Philippe Couillard avait justement rencontré Wilbur Ross le 19 juin et était ressorti relativement « optimiste » de son entretien d’une vingtaine de minutes sur le bois d’œuvre, le système de gestion de l’offre, l’Accord de libre-échange nord-américain et Bombardier.

Ces sujets seront d’ailleurs à l’ordre du jour d’une table ronde le 27 juin, qui réunira plusieurs acteurs des industries concernées, organisée par le premier ministre à Québec pour discuter des enjeux canado-américains.