Actualités 21 juin 2017

Quels additifs pour améliorer la conservation?

Les additifs, s’ils sont utilisés correctement, améliorent la conservation des fourrages, ce qui peut épargner bien des maux de tête aux producteurs. Encore faut-il choisir les bonnes bactéries.

Carole Lafrenière, professeure à l’Unité de recherche et de développement en agroalimentaire de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, classe les additifs en deux grandes familles.

D’abord, les bactéries homofermentaires comptent une seule molécule et fabriquent majoritairement de l’acide lactique. « Ces inoculants diminuent rapidement le pH et stabilisent l’ensilage, ce qui en améliore la conservation », explique pour sa part Mélanie Dubuc, agronome et experte-conseil pour La Coop des Montérégiennes. Comme ces bactéries n’ont pas de propriétés antifongiques, il faut toutefois assurer l’étanchéité du silo.

Il y a également sur le marché des bactéries hétérofermentaires, dont la plus populaire est appelée « L. Buchneri ». Ces bactéries produisent non seulement de l’acide lactique, mais également du CO2 et d’autres produits de fermentation.

« Elles sont surtout utilisées pour avoir un ensilage stable en présence d’oxygène lorsqu’on ouvre le silo. Ça aide à prévenir les problèmes de chauffage », affirme Carole Lafrenière. Elles sont recommandées par les experts dans des cas où les ensilages sont servis au cours de l’été.

Les bactéries hétérofermentaires sont efficaces seulement un ou deux mois après la mise en silo. « Certains trouvent qu’elles ne travaillent pas assez vite, mentionne Mme Lafrenière. C’est pourquoi les fabricants ont créé toute une génération d’additifs sur mesure, où l’on sélectionne différentes bactéries qu’on met ensemble pour aller chercher le plein potentiel. C’est un in between entre les bactéries homofermentaires et hétérofermentaires. »

Quelques conseils

Règle numéro un, les additifs n’améliorent la conservation des fourrages que lorsque ces derniers sont produits dans de bonnes conditions. « Les additifs, ce ne sont pas des plasters », prévient Mélanie Dubuc.

L’agronome suggère également de bien lire les étiquettes. « J’ai vu des producteurs mettre des produits homologués pour l’ensilage de maïs dans l’ensilage de luzerne par exemple. Il faut faire attention. »

Certains produits ont reçu une licence temporaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas encore été testés dans des conditions canadiennes. Carole Lafrenière recommande de vérifier le numéro d’enregistrement : les licences temporaires se voient accoler la lettre « T ». 

Pour le foin sec

Dans le cas du foin sec, il n’est habituellement pas recommandé d’utiliser des additifs, puisqu’il faut un certain taux d’humidité pour que les bactéries se développent. Dans des cas où le taux d’humidité dépasse 18 %, il est possible d’utiliser des acides propioniques qui « empêchent le développement de moisissures et de levures », indique l’agronome Mélanie Dubuc.