Économie 15 juin 2017

Québec appuie sans condition le libre-échange avec l’Europe

Malgré une tentative du Parti québécois (PQ) de rendre le vote conditionnel à une compensation adéquate des producteurs de lait et de fromages, l’Assemblée nationale s’est prononcée à la majorité en faveur d’une motion d’approbation de l’Accord économique et commercial global (AECG) le 14 juin.

Le PQ voulait repousser de six mois le vote pour « se donner un rapport de force » avec Ottawa, qui retarde toujours le dévoilement des modalités du programme de compensation de 350 M$ qui a été promis. Ce montant est par ailleurs jugé insuffisant par l’opposition officielle, qui réclame plutôt 1,5 G$ au total.

« Le Parti libéral et la Coalition Avenir Québec ont décidé de signer un chèque en blanc à Ottawa, aux dépens de nos producteurs. Ils ont lâchement laissé tomber le rapport de force face au fédéral que le gouvernement du Parti Québécois avait établi », a déploré Jean-François Lisée, chef du PQ. Les députés de ce parti se sont donc abstenus lors du vote d’approbation du libre-échange avec l’Union européenne, même si le PQ est favorable dans l’ensemble à l’AECG.

« Moi aussi, j’aurais souhaité que nous connaissions les termes et les limites de l’entente entre Québec et Ottawa pour les compensations auprès de nos agriculteurs, mais je vois mal ma formation politique voter contre la ratification d’un accord si important », a commenté Donald Martel, porte-parole de la Coalition avenir Québec en agriculture.

De son côté, Québec solidaire (QS) a voté contre la motion d’approbation de l’AECG et dénonce l’impact prévisible sur les producteurs de fromage. Ce parti est par ailleurs beaucoup plus critique à l’égard de l’AECG et du libre-échange dans son ensemble. « Ne voyez-vous pas que la classe moyenne se meurt et que les inégalités se creusent? » a plaidé Amir Khadir à l’Assemblée nationale pendant un débat de deux heures sur le sujet. QS estime que les ententes de libre-échange profitent toujours aux mêmes privilégiés.

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