L’industrie laitière américaine a déposé le 12 juin au gouvernement Trump la liste de ses demandes dans le cadre de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui devrait commencer fin août.

Le 1^er point mentionné dans le document expédié en réponse à la consultation de Washington sur les objectifs de la négociation est la « résolution de préoccupations non tarifaires, incluant la fin des classes de prix 6 et 7 », qui nuisent aux exportations américaines de lait diafiltré. Les tarifs de la gestion de l’offre sont également dans la mire des transformateurs des États-Unis.

Ces demandes déposées au gouvernement proviennent de la National Milk Producers Federation et de l’US Dairy Export Council (USDEC). Ils estiment que le lait canadien de la classe 7 est vendu à un prix « inférieur au plus bas prix du marché mondial ».

Tout n’est cependant pas noir dans l’ALENA pour le secteur laitier américain. « L’ALENA a permis d’accomplir beaucoup pendant les deux dernières décennies, mais on a aussi été aux prises avec des problèmes de commerce nouveaux et inattendus », a expliqué Tom Vilsack, ancien secrétaire au département américain de l’Agriculture (USDA) et président de l’USDEC, dans un communiqué de presse. Dans la même sortie publique, l’USDEC a ajouté que depuis cinq ans, les exportations laitières américaines représentaient plus du double des importations, alors que les États-Unis ont pourtant déjà été des importateurs nets dans le passé. En 2016, le Canada était le 2^e plus important client pour ce qui est des produits laitiers américains, derrière le Mexique qui fait aussi partie de l’ALENA.

La 2^e priorité de l’industrie dans la négociation à venir est d’empêcher le Mexique de faire respecter des indications géographiques protégées de l’Union européenne comme celles qui s’appliquent au gorgonzola et à l’asiago.

Marché canadien

Les demandes ne s’arrêtent pas là. L’industrie américaine souhaite notamment obtenir plus d’accès au marché canadien, en particulier sous forme de contingent tarifaire. « Même si le Partenariat transpacifique aurait permis des contingents et un accès additionnels aux produits laitiers, les volumes négociés étaient plutôt petits », peut-on lire dans la liste de demandes du secteur laitier américain.

L’industrie laitière américaine indique par ailleurs qu’une bonne partie des volumes qui sont malgré tout exportés au Canada est réalisée par l’utilisation de programmes qui permettent à l’industrie canadienne d’importer sans tarif dans la mesure où celle-ci réexporte les produits transformés par la suite. Les Américains craignent la remise en question de ces programmes qui sont en révision par le Canada.

Prochaines étapes

Le Bureau du représentant américain au commerce, responsable de la politique commerciale extérieure des États-Unis, continue sa consultation des différentes industries américaines et devra ensuite revenir devant le Congrès pour discuter de son mandat de négociation. Les points qui seront alors retenus devraient faire partie de la position initiale de négociation de ce pays.