Bio 14 juin 2017

Le maraîcher de l’avenir

SAINTE-MARIE-DE-BLANDFORD — Louis Ménard n’est pas un acteur des Belles Histoires des pays d’en haut. Il fait partie de la génération de jeunes créatifs qui ont une vision de l’agriculture du futur. Sa production se veut près des consommateurs et des chefs cuisiniers de son temps.

Louis, qui a une formation d’agronome, est diplômé de l’Université Laval, tout comme son père et sa mère. En 2014, sa conjointe Mélanie Mayers et lui-même se sont établis sur un lopin de terre dans le rang des Blés-d’Or, à Sainte-Marie-de-Blandford dans le Centre-du-Québec, pour fonder la Ferme Trotteuse. Un coin pas trop dépaysant pour Louis, car ses parents habitent dans le même rang, où ils possèdent une exploitation porcine.

Pour Mélanie, c’est une autre paire de manches. La jeune femme, qui habitait à Québec, est en train de terminer une maîtrise en géologie. Elle épaule son conjoint à la ferme, mais ne compte pas s’y consacrer à temps plein.

Les deux percherons sont d’une grande docilité. Crédit photo : Yves Charlebois
Les deux percherons sont d’une grande docilité. Crédit photo : Yves Charlebois

Traction animale

Le jeune agriculteur a fait l’acquisition d’une paire de percherons pour ses travaux aux champs et le débardage du bois. « J’ai fait un stage dans une ferme laitière conventionnelle et le propriétaire avait des chevaux pour le travail en forêt et pour son érablière. Ça m’a beaucoup intéressé », a souligné Louis.

Selon lui, les chevaux sont une manière peu dispendieuse et peu bruyante de travailler le sol sur de petites superficies. Louis peut y atteler une herse, un épandeur à fumier ou son instrument de prédilection, un cultivateur, soit un instrument aratoire placé derrière les chevaux.

Mélanie Mayers et Louis Ménard, de la Ferme Trotteuse à Sainte-Marie-de-Blandford. Crédit photo : Yves Charlebois
Mélanie Mayers et Louis Ménard, de la Ferme Trotteuse à Sainte-Marie-de-Blandford. Crédit photo : Yves Charlebois

Les immenses bêtes sont très intelligentes et obéissantes et savent comment circuler dans le champ. Avec son complice Jean-François Landry-Matte, Louis entreprend cette année sa troisième année de production sur une superficie d’un hectare et demi. La ferme est aussi dotée d’une immense serre pour la culture et le démarrage des plants. Une trentaine de légumes y sont produits, et ce, en plusieurs variétés. De plus, les producteurs élèvent une cinquantaine de poules pondeuses, des coqs à chair et des canards de Barbarie.

La mise en marché

L’entreprise, qui possède la certification biologique Écocert, vend une soixantaine de paniers de légumes sous la formule de l’agriculture soutenue par la communauté et fait partie du réseau Équiterre. Les clients paient donc à l’avance pour la saison et récupèrent leur panier dans le stationnement d’un supermarché à Nicolet.

La ferme a aussi un kiosque libre-service près de la route. Les gens n’ont qu’à se servir eux-mêmes : en plus des légumes, on y trouve des œufs dans le frigo et des volailles dans les congélateurs. Enfin, de plus en plus de restaurateurs de la nouvelle vague « bistronomique » (bistrot gastronomique) prisent les produits de la Ferme Trotteuse. C’est le cas du Temps d’une pinte, à Trois-Rivières, et du O’Shack, à Victoriaville.

Dans le futur, Louis compte agrandir les superficies cultivées. Entre-temps, histoire d’accroître ses revenus, il fait la traite quelques fois par semaine chez un producteur laitier et donne un coup de main à son père à sa porcherie.