Actualités 14 juin 2017

La fétuque élevée remplace bien la fléole des prés

La fléole des prés est la graminée fourragère la plus populaire au Québec, mais les conditions sèches et les températures élevées de l’été limitent son regain. La fétuque élevée semble être un choix intéressant puisqu’elle tolère mieux ces conditions estivales.

Toutefois, certains producteurs entretiennent des inquiétudes face à l’appétence de cette dernière et craignent donc son utilisation. Grâce au soutien financier du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, de Novalait et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, nous avons évalué l’effet du remplacement de la fléole des prés par la fétuque élevée, offerte en espèce pure ou en mélange avec la luzerne, et nous avons vérifié l’impact de la méthode de conservation de la fétuque élevée, soit en ensilage préfané (35 % de matière sèche, MS) ou demi-sec (55 % de MS), sur la prise alimentaire et la production des vaches en lactation.

L’expérience a été réalisée au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault avec des vaches Holstein en milieu de lactation. Cinq traitements ont été testés : 1 – fléole des prés (70 % de la ration) en ensilage préfané; 2 – fléole des prés (42 % de la ration) + luzerne (28 % de la ration) en ensilages préfanés; 3 – fétuque élevée (70 % de la ration) en ensilage préfané; 4 – fétuque élevée (42 % de la ration) + luzerne (28 % de la ration) en ensilages préfanés; 5 – fétuque élevée (70 % de la ration) en ensilage demi-sec.

La prise alimentaire, la production laitière et la teneur en gras du lait ont été les mêmes chez les vaches nourries des rations à base de fléole des prés ou de fétuque élevée. Lorsque les deux graminées fourragères étaient offertes en mélange avec de la luzerne plutôt qu’en espèce pure, la prise alimentaire et la production laitière étaient supérieures, alors que la teneur en gras du lait était inférieure et la teneur en protéines similaire.

Lorsque la fétuque élevée était servie en espèce pure plutôt qu’en mélange avec la luzerne, la teneur en protéines du lait était plus faible. Malgré une baisse de la prise alimentaire lorsque la fétuque élevée était servie sous forme d’ensilage demi-sec plutôt que préfané, les performances laitières restaient équivalentes.

Nos résultats confirment qu’il est possible d’utiliser la fétuque élevée en remplacement de la fléole des prés dans les rations des vaches laitières et qu’il est avantageux d’offrir les graminées en mélange avec la luzerne plutôt qu’en espèce pure.

Anne-Marie Richard, agr., Université Laval