Actualités 8 juin 2017

Ajouter du sulfate est-il essentiel pour la luzerne?

Le soufre est un élément important de la fertilisation puisqu’il entre dans la composition de certaines protéines.

Cet élément est présent sous forme organique dans le sol, et les carences sont peu courantes, car le taux de minéralisation et les précipitations apporteraient assez de soufre pour répondre aux besoins des cultures. Cependant, les émissions de SO2 ont diminué au Québec depuis les années 1990, selon Environnement et Changement climatique Canada.          

On sait aussi que les besoins en soufre de la luzerne sont élevés. D’ailleurs, depuis 2014, des symptômes de carence ont été observés à Normandin. Un essai a donc été mis en place en 2016 afin de déterminer si l’ajout de sulfate de potassium avait un effet sur la productivité de la luzerne. Quatre doses de potassium (40, 80, 120 et 160 kg/ha de K2O avec et sans sulfate) et un témoin ont été évalués.

L’ajout de sulfate de potassium au printemps 2016 n’a pas affecté les rendements de la luzerne à la première coupe. D’ailleurs, la teneur en soufre de la luzerne au stade début floraison n’était pas significativement différente d’un traitement à l’autre et était en moyenne de 0,10 %. Ce taux se situe bien en dessous de la valeur critique de 0,25 %, considérée comme le seuil permettant d’optimiser le rendement de la luzerne. En deuxième coupe, ce sont les parcelles ayant reçu une fertilisation en soufre qui ont obtenu les rendements les plus élevés. Les rendements saisonniers étaient significativement différents du traitement témoin dès que 28 kg/ha de soufre étaient appliqués. Ainsi, la dose de 80 kg/ha de K2O, sous forme de sulfate de potassium, a donné des rendements de 3,4 tonnes de matière sèche à l’hectare (t MS/ha) comparativement à 2,3 t MS/ha pour le traitement témoin. Cette dose a également permis de combler les besoins de la luzerne, puisque la teneur en soufre de la plante était supérieure à 0,25 %.

Ces résultats préliminaires démontrent que l’ajout de sulfate pourrait avoir un effet bénéfique sur la productivité de la luzerne lorsque la teneur en soufre dans la plante est inférieure à 0,25 %. L’essai sera reconduit en 2017.

Julie Lajeunesse, M.Sc., Agriculture et Agroalimentaire Canada