Actualités 5 juin 2017

Confort des vaches : un investissement rentable

Pour améliorer le confort des vaches, que l’on choisisse un matelas, du sable, de la litière recyclée ou de la paille mélangée à de la chaux, chaque option offre ses avantages et ses inconvénients. L’Utiliterre fait le tour de la question. 

« Il faut voir ça comme un investissement, car plus la vache est confortable et plus elle produira de lait », lance Steve Adam, expert en confort, en comportement et en bien-être des animaux, de Valacta. Selon l’expert, la tendance est à la logette creuse pour augmenter le confort des vaches.

Le sable est certes une option très confortable, mais il faut trouver la bonne granulométrie, de 3 à 5 mm, soutient M. Adams. S’il est trop fin, il se compactera; s’il est trop grossier, il pourrait briser les sabots des bêtes. Ce minéral est abrasif pour l’équipement, mais de nouvelles solutions permettent de réduire les coûts et d’augmenter la durée de vie de ce dernier. De plus, il faut être en mesure de déterminer si l’épandage de sable dans les champs est bénéfique.

Les mélanges de paille et de chaux peuvent également être un bon choix, mais cela nécessite beaucoup de travail de les préparer et d’entretenir les stalles. « Il faut aussi faire attention pour que les bactéries ne se développent pas lors de la décomposition de la paille », note Steve Adam.

Tendance de l’heure : la litière recyclée

La tendance est manifestement à la litière recyclée, qui procure un confort optimal et qui permet des économies majeures, croit Yvon Vincent, président de VYF Distribution. « Ça offre un confort maximal et ça vient changer la gestion du fumier à la ferme », dit-il.

Il faut compter un investissement de 110 000 $ à 150 000 $ pour faire l’achat d’un séparateur, l’équipement qui transforme le fumier en litière, note M. Vincent. « Plus le troupeau est gros et plus ça se rentabilise rapidement, car un tel équipement peut sécher le fumier de 50 à 750 vaches », souligne-t-il, ajoutant qu’un producteur qui achète 25 000 $ de litière par année rentrera dans son argent en cinq ans.

Le séparateur change toute la gestion du fumier, car on n’a plus besoin de brasser la fosse pour que celui-ci devienne homogène avant de le pomper. En outre, la fibre contenue dans le fumier est déchiquetée dans le séparateur, ce qui la rend plus assimilable par le sol lorsqu’elle est épandue dans les champs.

De plus, on gagne en productivité, croit M. Vincent. « Les vaches restent couchées deux heures de plus par jour et produisent plus de lait avec ce type de litière qui, contrairement au sable, va regonfler lorsque la vache se lève. »

Selon Steve Adams, la litière recyclée a un avenir prometteur, mais les technologies devront garantir l’absence de bactéries pathogènes. « Ce type de litière est très confortable et évite des coûts aux producteurs, mais on y retrouve parfois des bactéries, mentionne-t-il. Il faudra davantage de recherches sur le sujet pour trouver la formule idéale, mais on commence à voir qu’il faut intégrer une phase de compostage ou de chauffage pour éliminer les bactéries pathogènes. »

La litière recyclée est le produit de l’heure chez les commerçants comme VYF Distribution, car elle permet d’augmenter le confort des vaches tout en améliorant l’autonomie de la ferme.
La litière recyclée est le produit de l’heure chez les commerçants comme VYF Distribution, car elle permet d’augmenter le confort des vaches tout en améliorant l’autonomie de la ferme.

Un matelas avec ça?

L’achat de matelas permet aussi de réduire l’utilisation de litière dans les logettes creuses, mais il en faudra toujours un peu pour améliorer le confort, souligne Steve Adams. « On ne peut pas ne pas mettre de litière », dit-il.

Selon les budgets, VYF Distribution est en mesure de fournir une grande variété de matelas. Le plus populaire demeure celui qui est récupéré des convoyeurs de mines. « C’est très résistant et ça constitue un excellent rapport qualité-prix », mentionne Yvon Vincent. Le seul hic : l’approvisionnement de ce produit recyclé est limité et la longueur des rouleaux est variable. C’est pourquoi on peut aussi en acquérir des neufs, d’une durée de vie d’une dizaine d’années.

Yvon Vincent investirait plutôt dans un système de séparation que dans un matelas. Il suggère de faire le calcul suivant : pour un bâtiment neuf, déterminez l’argent que vous voulez investir dans un matelas et dans un système d’évacuation. Puis, établissez les sommes que vous devriez débourser pour la litière chaque année. En combien de temps pourrez-vous rembourser un séparateur?

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