Actualités 1 juin 2017

Mieux éclairer pour sécuriser les vaches

Il n’y a rien de mieux que la lumière extérieure pour les vaches laitières. Il faut donc trouver la meilleure façon d’imiter la nature pour optimiser la production et le travail à l’étable.

« Dans la nature, les ruminants comme les vaches se méfient des zones sombres, car c’est à ces endroits qu’elles sont vulnérables aux prédateurs », explique Alain Perron, spécialiste de l’éclairage pour Voltech International. Selon lui, une meilleure luminosité permet d’améliorer l’état de santé global du troupeau, car les vaches sont plus calmes et elles produisent plus de lait.

D’après Steve Adam, expert en confort, en comportement et en bien-être des animaux pour Valacta, l’éclairage doit être au minimum à 200 lux pour maintenir un bon niveau hormonal chez les vaches.

Afin d’avoir une luminosité uniforme et optimale, M. Perron recommande toutefois de maximiser la luminosité à 300 lux au sol dans l’étable. « Au début des années 2000, on parlait souvent d’installer des lumières pour obtenir une luminosité de 200 lux, mais on ne disposait pas d’outils pour faire des photométries comme aujourd’hui », dit-il. De plus, l’apparition des lumières à diode électroluminescente (DEL) a fait grandement chuter le coût électrique lié à l’utilisation de luminaires supplémentaires.

Selon Steve Adam, expert en confort, en comportement et en bien-être des animaux pour Valacta, l’éclairage doit être au minimum à 200 lux pour maintenir un bon niveau hormonal chez les vaches. Crédit photo : Voltech
Selon Steve Adam, expert en confort, en comportement et en bien-être des animaux pour Valacta, l’éclairage doit être au minimum à 200 lux pour maintenir un bon niveau hormonal chez les vaches. Crédit photo : Voltech

Pour bien éclairer un bâtiment, il faut également déterminer les obstacles qui pourraient entraver la lumière. « Plusieurs fournisseurs vont simplement proposer un éclairage défini par un logiciel selon les dimensions du bâtiment, mais il faut tenir compte de toute la configuration de celui-ci pour faire une proposition efficace », note l’expert. Par exemple, il faudra ajuster les lumières s’il y a un plafond cathédrale, un muret ou un poteau qui obstrue la lumière.

Imiter le cycle du soleil

Autre tendance dans le domaine de l’éclairage : imiter la luminosité extérieure avec un lever et un coucher de soleil graduels. « De plus en plus d’éleveurs veulent se rapprocher davantage de l’éclairage naturel », souligne Alain Perron. Pour ce faire, un contrôleur d’éclairage, qui peut gérer environ 30 luminaires, peut progressivement augmenter ou réduire la clarté. « Lorsque le soleil commence à baisser, la luminosité diminue graduellement dans les rangées extérieures pendant une trentaine de minutes, ajoute le spécialiste. Puis, l’intensité des rangées centrales décroît jusqu’à 5 %, ce qui imite la lueur de la lune. Le producteur peut ainsi continuer à travailler sécuritairement sans réveiller tout le troupeau. »

Au cours des dernières années, afin de réduire la consommation d’électricité, Hydro-Québec a grandement favorisé le remplacement des anciens luminaires par des lumières DEL. Pour chacune d’elles, dont le prix est d’environ 145 $, la société d’État remboursait jusqu’à 50 $, l’an dernier. Cette subvention, qui a baissé à 40 $ l’unité, demeure toutefois intéressante pour les producteurs laitiers, estime M. Perron.

Pour avoir une luminosité uniforme et optimale, Alain Perron recommande de maximiser la luminosité à 300 lux au sol dans l’étable. Crédit photo : Voltech
Pour avoir une luminosité uniforme et optimale, Alain Perron recommande de maximiser la luminosité à 300 lux au sol dans l’étable. Crédit photo : Voltech

À titre d’exemple, un producteur dont le bâtiment est de 90 pieds sur 268 pieds, qui comporte un plafond de 10 pieds, devrait installer 145 luminaires (48 watts, 5 200 lumens, 295 lux) qui coûtent 145 $ chacun, plus l’installation.

Il faut toutefois faire attention pour choisir la bonne couleur de luminaires DEL en optant pour un maximum de 5 000 K parce qu’à un niveau plus élevé, la couleur trop bleutée peut causer des troubles de sommeil. Ce constat est basé sur des études menées sur les humains, car peu d’analyses ont été réalisées sur l’impact des lumières DEL sur les vaches laitières, note Steve Adam.

La présence d’une bonne luminosité est importante pour le troupeau, mais d’autres recherches seront nécessaires pour déterminer l’intensité et la couleur optimale, conclut l’expert.