Actualités 31 mai 2017

Une gestion équilibrée pour maximiser les profits

Le nombre de coupes des cultures fourragères ainsi que le moment où elles sont réalisées influencent directement leur rendement, leur valeur nutritive et leur persistance. Ainsi, la gestion des coupes est un aspect important à considérer dans les fermes laitières.

Nous avons comparé deux types de gestion de coupes d’un mélange luzerne/fléole des prés au moyen de la modélisation. La gestion de la qualité visait l’obtention d’une valeur nutritive élevée par l’entremise de coupes plus fréquentes effectuées au stade début boutons de la luzerne avec une coupe automnale. La gestion équilibrée ciblait plutôt la persistance et de hauts rendements, tout en maintenant une valeur nutritive adéquate par le biais de coupes moins fréquentes effectuées au stade début floraison, et ce, sans coupe à l’automne.

Notre objectif consistait à déterminer laquelle des deux gestions permet d’obtenir le meilleur profit dans une ferme laitière représentative de la région du Bas-Saint-Laurent, qui compte 63 vaches Holstein produisant en moyenne 8 608 kg de lait/vache/an, et dans une autre exploitation représentative de la région de la Montérégie, composée de 71 Holstein qui donnent 9 102 kg de lait/vache/an.

Selon nos simulations, les profits seraient de 10 990 $/an supérieurs dans la ferme du Bas-Saint-Laurent et de 10 680 $/an plus élevés dans celle de la Montérégie lorsque la gestion équilibrée est priorisée plutôt que la gestion de la qualité. Ces résultats s’expliquent principalement par les rendements plus élevés obtenus avec la gestion équilibrée, ce qui permet de libérer plus d’hectares pour les cultures vendues à l’extérieur de la ferme.

Ainsi, la gestion équilibrée a fait croître les profits liés à la vente de récoltes de 6 236 $/an pour la ferme du Bas-Saint-Laurent et de 15 494 $/an pour celle de la Montérégie. Nos résultats suggèrent donc qu’il est plus profitable pour un producteur laitier de miser sur une gestion de coupe axée sur la persistance et les rendements plutôt que sur une gestion maximisant la valeur nutritive de ses cultures fourragères. Nos recherches se poursuivent afin de vérifier s’il y a des contextes pouvant faire varier ces conclusions.

Ce projet est financé par la Grappe de recherche laitière d’Agriculture et Agroalimentaire Canada en collaboration avec Les Producteurs laitiers du Canada.

Véronique Ouellet, Doris Pellerin, Simon Binggeli et Édith Charbonneau, de l’Université Laval, et Gilles Bélanger, Gaëtan Tremblay, Martin Chantigny et Guillaume Jégo, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.