Actualités 24 mai 2017

Étude sur la gestion intensive de la luzerne

Maintenir la production laitière tout en réduisant la proportion de concentrés dans la ration exige des fourrages de très bonne valeur nutritive. La coupe à un stade hâtif de développement permet de produire ce type de fourrages, mais au prix d’une perte de rendement et de persistance.

Nous voulons quantifier cet effet de la gestion des coupes sur le rendement, la valeur nutritive et la persistance de quatre mélanges luzerne-graminées dans trois régions du Québec (Lac-Saint-Jean, Québec, Montréal).

À la suite des semis de 2013, quatre gestions de coupe ont été appliquées en 2014 et 2015 : 1 – début boutons avec coupe à l’automne; 2 – début boutons sans coupe à l’automne; 3 – début floraison avec coupe à l’automne; 4 – début floraison sans coupe à l’automne.

Les résultats des deux premières années de production confirment que d’une part, une coupe à l’automne augmente le rendement annuel en première année de production, mais le diminue l’année suivante, et d’autre part, les rendements annuels moyens des deux premières années de production sont plus élevés avec des coupes effectuées au stade début floraison plutôt qu’au stade début boutons, et ce, même si une coupe de moins est prise.

Comme on s’y attendait, la digestibilité du fourrage était plus élevée avec des coupes effectuées au stade début boutons plutôt qu’au stade début floraison. La production de lait estimée par hectare, laquelle prend en compte le rendement et la valeur nutritive du fourrage, était généralement plus élevée avec des coupes prises au stade début floraison plutôt qu’au stade début boutons. La production de fourrages plus digestibles avec une régie intensive ne permettrait donc pas de contrebalancer la perte de rendement.  

Les données prises en troisième et quatrième années de production (2016 et 2017) permettront de préciser l’effet à plus long terme de la gestion de coupe. Une analyse plus globale des données de cette étude réalisée en collaboration avec l’Université Laval permettra de quantifier l’impact de la gestion de coupe sur le bénéfice net des entreprises laitières.

Ce projet est financé par la Grappe de recherche laitière d’Agriculture et Agroalimentaire Canada en collaboration avec Les Producteurs laitiers du Canada.

Gilles Bélanger, Gaëtan Tremblay et Julie Lajeunesse, Agriculture et Agroalimentaire Canada, et Philippe Seguin, Université McGill