Actualités 22 mai 2017

La première journée de semis… de sa vie!

SAINTE-VICTOIRE-DE-SOREL — Maude Péloquin s’entraînait depuis un mois pour comprendre le fonctionnement du tracteur, du planteur et du système GPS. Les journées pluvieuses reportaient son baptême des semis, mais maintenant ça y est : sa carrière d’agricultrice est lancée, elle a semé son premier « vrai » champ le 17 mai.

Et depuis, elle participe à cette course contre la montre des semis. « C’est certain que je suis un peu nerveuse. Je veux bien faire les choses, sans rien briser, mais ça va bien », dit-elle, au volant de son Puma.

À 28 ans, Maude vient de changer sa vie. Elle a décidé de remettre sa démission comme comptable agréée pour prendre avec son frère la relève de la ferme familiale située à Sainte-Victoire-de-Sorel, en Montérégie. C’est elle qui est maintenant responsable des semis de soya sur une bonne portion des 630 hectares en culture que compte l’entreprise. Elle veille aussi sur les 290 veaux de grain.  

« J’ai fait ce changement de carrière pour me rapprocher de ma famille et pour profiter de la qualité de vie à la ferme. Aussi, être son propre patron, il n’y a rien qui bat ça », commente-t-elle.

Des défis

Enceinte de son premier enfant, la jeune femme respire la joie. Elle conduit son tracteur avec le souci du détail, vérifiant fréquemment les moniteurs et le travail du planteur. Sans connaissances agronomiques, et n’ayant pas travaillé à la ferme dans sa jeunesse, Maude assure que les défis sont nombreux.

« Je dois tout apprendre. Une chance que mon père et mon frère sont là, mais ce n’est pas évident, car ils ne me communiquent pas toujours avec précision ce qu’il faut faire », confie-t-elle, sourire en coin. Elle cite en exemple sa difficulté à conduire le tracteur lors des manœuvres d’approche : « Je faisais toujours des mouvements brusques, jusqu’à ce que mon père se décide à m’expliquer, après quelques semaines, qu’il y avait un Low et que j’étais sur le Hi… »

La Terre a demandé à Maude Péloquin si la comptable qu’elle est avait vérifié la rentabilité d’une production de grains avant de se lancer dans l’aventure. « On ne connaît jamais l’avenir, mais pour l’instant, ce l’est », indique-t-elle. Ce changement de carrière implique pour elle de troquer ses robes et ses tailleurs pour des Big Bill. « Mais quelque chose que je ne change pas, ce sont mes ongles roses. C’est mon côté girly, même à la ferme », dit-elle avec un clin d’œil.