Actualités 18 mai 2017

Retard de semis : le point sur les pertes de rendement

Des producteurs se grattent la tête et se demandent combien de tonnes de rendement seront perdues par le retard des semis. Faut-il opter pour des cultivars hâtifs? Substituer une culture par une autre?

Le chercheur Gilles Tremblay, du Centre de recherche sur les grains (CÉROM), fait le point.

Soya

Les essais du chercheur, échelonnés sur plusieurs années, montrent que le soya est l’une des cultures qui souffrent le plus des retards de semis. Gilles Tremblay estime que jusqu’au 25 mai, les pertes de rendement sont minimes. Semer entre le 25 mai et le 5 juin entraîne généralement des pertes de 15 à 20 %. Et après le 5 juin, ce pourcentage grimpe radicalement. « Quelqu’un qui sème du soya à la mi-juin peut s’attendre à perdre 50 % de rendement », indique M. Tremblay. Il explique que le soya est une plante dont le développement est énormément affecté par la variation de la durée du jour. Il précise qu’en août, la plante arrête son développement et déclenche son mécanisme de maturation lorsque son exposition à la lumière descend sous les 14 heures. En d’autres mots, la croissance s’interrompt essentiellement au même moment pour tous les plants de soya. Ainsi, une plante semée début mai aura bénéficié de plus d’heures de lumière pour accroître sa masse végétative et son nombre de gousses, ce qui explique la différence de rendement. « Évidemment, le développement du soya n’est pas uniquement relié à la photopériode; la chaleur et l’humidité ont aussi une incidence. L’impact sur les rendements d’un semis effectué en juin peut être moins catastrophique que prévu si la météo coopère », nuance M. Tremblay.  

Maïs

Les semis de maïs effectués avant le 15 mai génèrent en moyenne les meilleurs rendements. « Entre le 15 et le 25 mai, il y a des pertes de rendement, mais rien d’énorme. Ensuite, ça augmente. Mes essais montrent qu’on perd environ 33 % du potentiel de rendement lorsqu’on sème du maïs à la mi-juin », explique le chercheur. Un retard de semis occasionne moins de pertes de rendement dans le maïs que dans le soya. Par contre, la qualité du maïs (poids spécifique) décroît significativement quand le maïs est semé tardivement, sans oublier qu’il a une teneur en eau plus élevée, ce qui augmente les coûts de séchage.

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