Actualités 17 mai 2017

Tendance à l’irrigation raisonnée

De plus en plus de producteurs de pommes de terre se tournent vers l’irrigation raisonnée dans un souci de qualité et de rendement.

L’expertise dans le domaine, cependant, est encore lacunaire, selon le chercheur de l’Institut de recherche et développement en agroalimentaire (IRDA), Carl Boivin. 

Selon lui, près de 40 % des superficies cultivées en pommes de terre au Québec sont équipées pour être irriguées.

Dans la région de Joliette, où le sol est plutôt sableux, l’irrigation des champs de patates est chose courante. M. Boivin a aussi remarqué que la pratique gagne en popularité dans d’autres régions.

« L’objectif de l’irrigation est d’obtenir le maximum de rendement et de qualité, explique Carl Boivin. Pour les producteurs, c’est aussi une forme d’assurance. Ils se disent que peu importe les conditions climatiques, il y a toujours l’irrigation pour sauver la mise au besoin. »

Malgré l’engouement, les producteurs qui se lancent dans l’aventure ont peu de soutien à l’heure actuelle.  

« La consigne d’irrigation pour la pomme de terre [n’est pas encore au point], alors il faut se creuser la tête », indique M. Boivin. Il croit que le nouveau cours obligatoire sur l’irrigation au baccalauréat en agronomie de l’Université Laval aidera la prochaine cohorte d’agronomes à mieux orienter les producteurs.

Choisir les bonnes stratégies

Si un producteur irrigue son champ de pommes de terre sans une approche raisonnée, il risque « de se tirer dans le pied », prévient Carl Boivin.

Avant d’irriguer, donc, il est primordial de connaître son sol et la quantité d’eau qu’il peut absorber, affirme le chercheur. Il faut également choisir les bons cultivars et utiliser la meilleure méthode d’irrigation.

« Par exemple, un système de pivots est assez dispendieux. Toutefois, si on a une grande superficie, c’est beaucoup plus efficace que les canons », illustre-t-il.

La méthode goutte à goutte peut être utilisée pour tester le potentiel d’irrigation d’un champ avant d’investir dans un système d’arrosage.

Le chercheur rappelle qu’avant de penser à l’irrigation, les producteurs doivent d’abord corriger les problèmes de compaction et maintenir la santé des sols.

 

Nouvelle caravane de l’irrigation

Une caravane de l’irrigation parcourra les routes du Québec dès ce printemps. Ce nouveau projet, mis sur pied par l’IRDA et ses partenaires, a pour but de vulgariser les principes à respecter pour optimiser l’utilisation de l’eau en horticulture. En 2017, la caravane visitera huit régions. Ces journées d’information seront ouvertes à tous. L’horaire sera bientôt disponible sur le site de l’IRDA.