Vie rurale 27 avril 2017

Les télévisions du monde entier s’intéressent au vol du siècle

La prestigieuse BBC, Netflix et même le réseau arabe Al Jazeera tournent au Québec ces jours-ci. Des télévisions du monde entier ont en effet braqué leurs caméras à la veille du dénouement judiciaire du vol de six millions de livres de sirop d’érable en 2012.

D’une valeur d’environ 17 M$, le cambriolage de la réserve stratégique d’or blond a tout pour être considéré comme le vol du siècle.

« J’ai eu beaucoup de demandes de médias étrangers au cours des dernières semaines », témoigne Caroline Cyr, porte-parole de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ). Rappelons qu’à l’époque, celle-ci louait un entrepôt à Saint-Louis-de-Blandford, près de Victoriaville au Centre-du-Québec, pour stocker ses barils de sirop d’érable. À la suite du vol, la Fédération s’est dotée de son propre entrepôt à Laurierville, une ancienne usine de meubles transformée en véritable Fort Knox.

Pour commettre leur vol, les cambrioleurs ont imaginé un stratagème digne des meilleurs scénarios. D’ailleurs, l’un des plus gros studios d’Hollywood, Sony Pictures, a songé à s’inspirer de ce fait divers pour tourner un film.

Netflix semble avoir pris les devants dans le cadre de sa série Chef’s Table. Après un premier tournage en mars dernier, l’une de ses équipes est de retour au Québec cette semaine.  

Le reportage d’Al Jazeera a déjà été diffusé, de même que celui de la BBC, que la Fédération a mis en ligne sur sa page Facebook. Vice News a également délégué une équipe au Québec.

Scénario de film

Les bandits ont possiblement mis quelques mois pour vider le contenu de 9 571 barils de 45 gallons, veillant astucieusement à prendre ceux en fond de rangée. L’entrepôt en comptait alors 16 224. Une fois les barils vidés de leur contenu, ils prenaient soin de les remplir avec de l’eau du robinet. De mèche avec l’un des propriétaires des lieux, ils ont eu tout le temps pour agir à leur guise.

Le vol a d’ailleurs été découvert un peu par hasard, au cours d’un inventaire le vendredi 24 août 2012. L’employé qui escaladait les piles de barils s’est soudainement retrouvé au sol après s’être agrippé à un baril vide. La supercherie venait d’être découverte.

Michel Comeau, un enquêteur chevronné de la Sûreté du Québec, a vite réalisé l’ampleur du cambriolage. Afin de retracer les auteurs du vol et leur butin, il a fait appel à pas moins de 237 policiers et à un chien pisteur.

« Il me fallait du budget et un grand nombre de policiers, car c’était du jamais vu comme vol », a-t-il confié à la Terre.

Une bonne partie du sirop d’érable, environ 4,5 millions de livres, a pu être retracée, dont autour de 3,3 millions chez des acheteurs du Vermont. Les autorités américaines ont toutefois refusé de restituer le sirop, prétextant que la viabilité des entreprises vermontoises serait menacée.