International 26 avril 2017

Le libre-échange avec l’Europe menacé

L’élection présidentielle en France pourrait bien avoir des conséquences directes sur le commerce agricole avec le Canada et sur la Politique agricole commune (PAC) européenne.

L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne pourrait en effet tomber si Marine Le Pen est élue présidente le 7 mai prochain.

Effectivement, cette dernière a promis de refuser tous les traités de libre-échange afin de restaurer la « souveraineté alimentaire » française. Son opposant au 2e tour de scrutin, Emmanuel Macron, est au contraire le seul candidat à la présidentielle favorable à l’AECG. Sur cet enjeu comme sur plusieurs autres, l’opposition entre les deux candidats qui restent au 2e tour est donc claire et nette.

Après le retrait annoncé de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, la sortie de la France de l’AECG rendrait cet accord beaucoup moins intéressant pour le Canada. Notre pays dispose en effet de liens historiques avec les deux pays qui en seraient exclus.

Rappelons que l’AECG doit normalement permettre dès cette année l’entrée sans tarif de 17 700 tonnes de fromages européens au Canada contre la possibilité d’exporter sans tarif 75 000 tonnes de porc et 46 000 tonnes de bœuf.

Promesses agricoles

Emmanuel Macron promet par ailleurs 5 G€ sur cinq ans pour stimuler l’investissement agricole.

« Je veux des associations d’organisations de producteurs aux pouvoirs renforcés : elles pourront négocier avec un véritable mandat des agriculteurs des contrats-cadres sur les volumes et le prix du lait », a aussi déclaré Emmanuel Macron à La France agricole.

Le candidat Macron s’engage par ailleurs à proposer à l’Union européenne un « système de subventions contracycliques de garantie sur les prix ou le chiffre d’affaires » dans la nouvelle PAC.

Marine Le Pen promet de son côté un « patriotisme économique » qui favorisera les producteurs français, notamment dans les achats publics et avec une nouvelle politique agricole française qui remplacerait la PAC en conservant le niveau de soutien actuel.

La candidate envisage aussi de fixer des prix minimums garantis par l’État produit par produit après deux ans.

Grosse commande pour Le Pen

Selon les plus récents sondages, Emmanuel Macron disposerait d’une avance de quelque 20 % sur sa rivale. Cette dernière doit donc aller chercher un peu plus de 10 % de voix à son adversaire. Le niveau d’exaspération des électeurs à l’égard de l’Union européenne pourrait jouer un rôle déterminant dans sa réussite ou son échec.