Alimentation 27 août 2014

Fromages protégés : l’Europe exagère-t-elle?

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Les États-Unis doivent s’attaquer aux indications géographiques (IG) qui limitent indûment l’exportation de leurs fromages vers l’Union européenne.

Les négociations en cours, en vue de conclure un accord de libre-échange avec l’Europe, constituent une occasion rêvée pour y arriver. C’est en tout cas l’avis du Conseil américain pour l’exportation de produits laitiers (US Dairy Export Council) qui regroupe producteurs, transformateurs laitiers (privés et coopératifs) étatsuniens.

Le Conseil a réitéré sa demande après avoir appris que les ventes mondiales de fromages issus d’Europe, et protégés par une indication géographique (IG) ont atteint 8,3 G$ canadiens en 2010, en hausse de 10 % sur l’année précédente. On parle ici des fromages Roquefort, Edam, Gouda, Feta, Grana Padano, etc. Sans surprise, les fromages français et grecs comptent pour 90 % de ces ventes, en valeur et en volume. Ces données proviennent d’un rapport de l’Union européenne publié le 18 mars 2013, à partir des données les plus récentes.

Le rapport révèle que les ventes des 2768 produits européens bénéficiant d’IG ont atteint 70 G$ en 2010. La part du lion (72 %) revient aux vins et aux spiritueux. Les produits agricoles, dont des fromages, équivalent à seulement 10 % de la valeur totale des produits IG exportés.

Exagéré?
Selon le Conseil, le recours exagéré (over-reach) à ces IG érige des barrières commerciales qui empêchent les produits laitiers étatsuniens d’entrer sur le marché européen. Dans les faits, l’Union européenne a une balance commerciale positive dépassant 1 G$ à l’égard des États-Unis, au chapitre des produits laitiers. Les États-Unis y exportent moins de 2 % de leurs ventes totales de produits laitiers à l’étranger. L’Europe a acheminé au Canada, en 2010, des produits agricoles bénéficiant d’IG (fromages, bières, viandes, fruits et légumes, etc.) d’une valeur supérieure à 86 M$.

Or, les fromages représentent près de la moitié de ce type d’exportations. Les États-Unis ont autorisé l’entrée pour 635 M$ de produits agricoles de ce type, suivis par la Suisse avec 151 M$.