Vie rurale 28 mars 2017

Le français, un obstacle à la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires

L’élaboration d’une voie d’accès à la résidence permanente a été l’une des mesures d’assouplissement du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) dévoilées par le gouvernement Trudeau en décembre 2016.

Or, au Québec, la maîtrise du français sera le principal obstacle à l’obtention de la résidence permanente pour les travailleurs étrangers temporaires (TET).

Voie d’accès inaccessible

La voie d’accès promise par le gouvernement pourrait être inaccessible aux TET de la province, puisque l’immigration est un domaine de compétence partagée entre Québec et Ottawa. Or, il faut une connaissance du français « intermédiaire avancée » pour entamer les démarches d’obtention du certificat de sélection du Québec par l’entremise du Programme de l’expérience québécoise, un prérequis nécessaire à la demande de résidence permanente au gouvernement fédéral. « Dans les conditions actuelles, à défaut de bien maîtriser le français, il y a peu de possibilités qu’un travailleur étranger agricole puisse obtenir son certificat de sélection du Québec et sa résidence permanente », explique le consultant en immigration à l’Union des producteurs agricoles (UPA), Denis Roy.

Option 2

Les TET qui ne se qualifient pas pour ce programme en raison de leur méconnaissance de la langue française ne pourront plus se rabattre sur le Programme des travailleurs qualifiés (PTQ). Le ministère provincial de l’Immigration a annoncé le 8 mars des critères de sélection plus restrictifs en ce qui a trait à la connaissance du français pour ce deuxième programme. « Avant, dans le cadre du PTQ, il y avait des points attribués au candidat, tant pour la formation [minimum secondaire 5] que pour le français, explique M. Roy. Cependant, le français n’était toujours pas obligatoire. Le changement du 8 mars baisse un peu la valeur de la formation dans la grille de sélection et donne plus d’importance aux points que les candidats récoltent pour le français. » Ainsi, les chances que les travailleurs étrangers obtiennent leur résidence permanente au Québec s’amincissent.