Forêts 24 mars 2017

Le budget Leitão doit s’occuper du bois d’œuvre

Québec doit venir en aide à l’industrie forestière et aux producteurs de bois de la forêt privée, sur qui pèsent de lourdes menaces. Outre la tordeuse des bourgeons de l’épinette qui ravage actuellement les forêts de plusieurs régions, les États-Unis pourraient imposer des droits compensateurs sur les exportations québécoises de bois d’œuvre.

En conférence de presse jeudi dernier, à quelques jours de la présentation du budget à Québec, les députés Harold Lebel et Sylvain Roy, du Parti québécois (PQ), ont pressé le gouvernement Couillard d’intervenir dans le budget du mardi 28 mars.

Les députés de Rimouski et de Bonaventure ont évoqué l’imposition de droits compensatoires de 20 à 40 % à compter du 1er mai avec une rétroactivité depuis la fin janvier. Ils réclament un minimum de 300 M$ afin de protéger l’emploi de 60 000 travailleurs forestiers.

En consultations prébudgétaires, l’Union des producteurs agricoles (UPA) avait réclamé de son côté que le gouvernement travaille à une clause d’exemption du bois des forêts privées de la future entente sur le bois d’œuvre qui sera négociée.

Toujours sur le bois d’œuvre, soulignons que le PQ a présenté une motion, le 23 mars, pour exprimer la « très grande déception » du Québec envers l’absence de soutien du récent budget fédéral pour le secteur du bois d’œuvre de même que pour celui du fromage (compensations pour le libre-échange avec l’Europe). Phénomène rare, cette motion de l’opposition a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale.

« Ce qu’on demande au gouvernement, a déclaré Sylvain Roy, c’est d’accoter en garantie de prêt les pénalités qui seront imposées. »

Tordeuse

Toujours en consultation prébudgétaire, l’UPA réclamait aussi de façon « urgente » un plan de prévention et d’intervention de 10 M$ par an pendant cinq ans pour combattre l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette en forêt privée.

La tordeuse des bourgeons de l’épinette s’attaque présentement aux régions du Témiscamingue, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Selon les députés du PQ, l’épidémie touche maintenant 14 000 propriétaires de forêt privée. Les députés de l’opposition ont réclamé des mesures de soutien.

Autres attentes envers le budget Leitão

Outre les demandes pour la forêt, l’UPA a également demandé au gouvernement de stimuler les investissements en agriculture et en agroalimentaire en bonifiant les programmes de gestion des risques (La Financière agricole) et en mettant en place un solide programme d’aide à l’investissement avec un volet régional et sectoriel.

L’organisation agricole réclame aussi des investissements en recherche ainsi qu’un « soutien adéquat » de la Commission de protection du territoire agricole et de la Régie des marchés agricoles et alimentaires.

L’UPA demande par ailleurs un crédit d’impôt remboursable de 40 % pour atténuer l’impact de la hausse du salaire minimum en raison de la concurrence directe des agriculteurs sur des marchés qui ne disposent pas d’un salaire minimum comparable.

Enfin, l’UPA estime qu’il faut bonifier le financement du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV).