Politique 21 mars 2017

Train électrique : une entente avec l’UPA protégera les terres

MONTRÉAL — Les terres au pourtour sud de la future gare terminale du Réseau électrique métropolitain (REM) seront protégées par une fiducie foncière.

Il s’agit là d’une toute nouvelle approche qui résulte d’une entente de principe entre la CDPQ Infra (Caisse de dépôt et placement du Québec), l’Union des producteurs agricoles (UPA) et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Marcel Groleau a répondu aux questions de plusieurs journalistes sur l’entente conclue avec la CDPQ Infra. Crédit photo : Thierry Larivière/TCN
Marcel Groleau a répondu aux questions de plusieurs journalistes sur l’entente conclue avec la CDPQ Infra. Crédit photo : Thierry Larivière/TCN

« Toutes les terres du pourtour sud seront jalousement protégées », a expliqué Marcel Groleau, président de l’UPA, en conférence de presse en compagnie de Michael Sabia, président de la CDPQ et de Denis Coderre, président de la CMM.

Marcel Groleau a qualifié cette nouvelle fiducie d’« élément nouveau dans le coffre à outils » de protection des terres. Cela crée un « précédent » en introduisant le principe de compensation lorsqu’un projet d’utilité publique gruge des superficies agricoles.

Achat de terres à protéger

Concrètement, la CDPQ Infra prévoit injecter de 2,4 à 3 M$ pour acheter des terres et les placer dans cette fiducie foncière, qui protégera la vocation agricole des terres à très long terme. L’UPA contrôlera la majorité des cinq à sept sièges de fiduciaires. Les objectifs de la fiducie viseront à assurer la vitalité et l’occupation dynamique de la zone agricole à proximité du REM, à optimiser la mise en valeur des boisés, à contribuer au maintien en production des terres et même à la mise en culture de superficies non exploitées.

Tout n’est pas encore décidé dans le fin détail, mais Marcel Groleau estime qu’il ne sera peut-être pas nécessaire d’acheter toutes les terres de la zone située autour du terminus sud du futur REM puisqu’un certain nombre d’entre elles sont déjà louées par des producteurs. Si on les plaçait en fiducie, cela aurait toutefois pour effet de rassurer ces agriculteurs sur la vocation à long terme des terres, ce qui faciliterait les investissements en drainage ou en nivelage. Les terres qui seront louées par la fiducie pourraient notamment servir à la production maraîchère pour alimenter un kiosque, qui serait installé à la gare même.

« M. Groleau, vous avez l’unanimité des maires de la CMM », a lancé Denis Coderre. La fiducie sera d’ailleurs l’un des éléments du « parc agricole métropolitain », qui vise à augmenter de 6 % la superficie des terres cultivées dans la CMM. À cet égard, Marcel Groleau estime que la nouvelle fiducie pourrait un jour déborder de son rôle au pourtour de la gare du REM si un financement permettait d’aller plus loin dans le sens de cet objectif de la CMM.

« La Caisse participe à la limitation de l’étalement urbain », a commenté Michael Sabia.

Travaux cet automne

Michael Sabia compte commencer les travaux de construction du REM de 67 km et de 27 stations dès l’automne prochain, si les gouvernements fédéral et provincial accordent leur part du financement de ce projet de 6 G$. La CDPQ Infra a notamment décidé d’ajouter 40 voitures de plus au projet pour augmenter la fréquence et contribuer à diminuer l’engorgement sur la ligne orange du métro.

Crédit: CDPQ Infra
Crédit: CDPQ Infra