Alimentation 21 mars 2017

Transformer une perte en opportunité

L’importation de 17 500 tonnes supplémentaires de fromages fins provenant d’Europe doit être transformée en « opportunité ». Le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, formule cette exigence à l’endroit d’Ottawa.

Le gouvernement fédéral doit bientôt déterminer à qui seront attribués les quotas d’importation. Pour les Producteurs de lait du Québec, les fromagers touchés par les futures importations doivent prioritairement bénéficier des compensations promises par Ottawa.

Rappelons que l’Accord économique et commercial global (AECG) conclu par le Canada avec l’Union européenne doit en principe entrer en vigueur le mois prochain.

« Il faut que les compensations aillent aux transformateurs qui sont affectés et non à l’Association des importateurs », plaide Bruno Letendre.

Le président des Producteurs de lait du Québec dit avoir rencontré, en compagnie des transformateurs, le ministre de l’Agriculture du Québec à ce sujet. Laurent Lessard aurait démontré son « enthousiasme » quant à une proposition commune.

Cette semaine, les parties doivent rencontrer le nouveau ministre du Commerce international et député de Saint-Maurice–Champlain, François-Philippe Champagne. C’est à son ministère que revient la décision de déterminer qui recevra les compensations.

La Terre n’a pas été en mesure d’avoir une indication sur les critères qui guideront le ministre ou sur la date approximative de distribution des contingents d’importation de fromage. « Le gouvernement a procédé à des consultations auprès d’intervenants concernant l’administration des nouveaux contingents tarifaires. Tous les commentaires reçus dans le cadre de ce processus seront pris en considération. Les méthodes d’attribution des nouveaux contingents tarifaires seront annoncées une fois que la décision ministérielle sera prise et avant l’entrée en vigueur de l’AECG », a répondu par écrit Natasha Nystrom, porte-parole du ministre du Commerce international, en date du 7 mars.

« On a le set-up parfait pour transformer ça en opportunité », affirme Bruno Letendre. Celui-ci explique que la diversité et la popularité des fromages québécois ont nécessité une vaste campagne de promotion auprès des consommateurs. Pareille campagne, pense-t-il, doit être menée en Ontario et dans le reste du Canada afin de faire découvrir les fromages canadiens. « On mange beaucoup de fromages fins au Québec, ajoute-t-il. À 50 $/kg, il est normal de pouvoir les goûter avant de les acheter. »