Alimentation 27 août 2014

Pas de quotas pour Provigo

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Provigo, propriété de l’Ontarienne Loblaw, ne veut pas se faire imposer des quotas dans la prochaine politique de souveraineté alimentaire.

La bannière québécoise souhaite néanmoins surfer sur la vague des aliments du Québec pour hausser son chiffre d’affaires dans ses 78 épiceries.

« On veut donner le goût aux consommateurs québécois de manger québécois », plaide son porte-parole, Hugues Mousseau, en entrevue téléphonique avec la Terre.

Mais il n’est pas question, pour ce distributeur alimentaire, de publier un bulletin hebdomadaire sur la provenance des produits sur les tablettes ou les comptoirs de produits frais.

Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, à l’issue de la séance de travail convoquée le 22 mars dernier par le ministre de l’Agriculture, François Gendron, avait proposé la mise en place d’une politique d’achat local, sur une base volontaire, à l’intention des grands distributeurs alimentaires. Le président de l’Union voyait là un moyen concret d’amener les grands distributeurs (Loblaw-Provigo, Sobeys-IGA et Metro) de se commettre en dévoilant la proportion des produits québécois offerts aux consommateurs.

« On ne veut pas d’une affaire de marketing pour qu’ils nous disent qu’ils achètent local, où on verrait le président de Loblaw sur L’île d’Orléans, avait alors soulevé Marcel Groleau. On souhaite plutôt qu’ils nous démontrent ce qu’ils font concrètement pour favoriser les achats locaux. Les chaines devraient devoir déposer au ministre et au public ».

Ce n’est pas exactement la vision de Provigo. « Par rapport à l’implantation d’un quota ou d’une cible précise en pourcentage, résume Hugues Mousseau, on pense qu’une approche coercitive n’est pas optimale ».

Il est plutôt partisan d’une approche où « les partenaires de l’industrie se réuniront autour d’une même table pour continuer d’accroitre la place des aliments sur nos tablettes ».

Pour sa part, Charles Valois, vice-président mise en marché, division conventionnelle, soutient que les produits du Québec sont « définitivement en hausse » dans le réseau des épiceries Provigo au Québec. Il soumet que 40% des produits frais proviennent des producteurs d’ici, « sur une base saisonnière ».

Plutôt discrète dans ses communications au cours des dernières années, Provigo semble désormais prête à propager la bonne nouvelle en s’accrochant au train promotionnel des Aliments du Québec, tout en maintenant sa politique d’achat « d’abord au Canada » donnant une « priorité importante aux produits locaux et régionaux ».

« Nous avons 400 nouveaux produits québécois listés en 2012, qui s’ajoutent aux 2 000 déjà répertoriés », relève Charles Valois.

Provigo serait-elle en voie de redevenir plus québécoise qu’au moment où sa grande sœur Loblaw, basée à Toronto, l’a prise sous son aile, dans la controverse, au cours des années 1990?

« Pour créer des liens et améliorer notre offre, fait valoir le vice-président mise en marché, nous avons réuni plus de 200 participants, la semaine dernière, à Montréal, lors d’un événement où il y avait près de 20 représentants de l’UPA, des producteurs, des transformateurs, des fournisseurs, du Québec et de l’Ontario ».