Jean-Pierre Tanguay compte plus d’une quarantaine d’années en agriculture. Selon lui, le marché des terres est mûr pour une correction.

« Le prix des terres a quasiment doublé aux trois ans depuis quelque temps. Mais à mon avis, il ne doublera plus. On est en train de vivre un rajustement du prix des terres », soutient celui qui cultive environ 1 000 acres près de Saint-Hyacinthe.

La non-rentabilité d’une terre payée plus de 15 000 $ l’acre et la surenchère à laquelle se livrent des producteurs expliquent notamment ses prévisions à la baisse. « Il y a des producteurs orgueilleux. Le phénomène du voisin gonflable qui surenchérit pour remporter la transaction, on voit ça même en agriculture », mentionne-t-il. En bout de course, la surenchère des terres empêche la relève, surtout la relève non apparentée, de prendre racine, déplore-t-il.

La conjoncture des prochaines années dictera la valeur des terres. À ce sujet, il rappelle la situation des années 1980 lorsque la valeur des terres de la région avait augmenté énormément avec la popularité de la culture de la betterave à sucre, atteignant 3 500 $ l’acre. Quelques années plus tard, la fermeture de la raffinerie et la hausse des taux d’intérêt ont donné lieu à une baisse de la valeur des terres.

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