Vie rurale 13 février 2017

Agriculteur 2.0 recherche l’amour

Travailler dans une exploitation agricole laisse peu de temps libre. Rencontrer l’âme sœur devient donc une tâche ardue pour un agriculteur. Surtout qu’on peut difficilement déménager de sa ferme pour se rapprocher de sa douce.

Les rencontres sont difficiles à faire, certes, mais pas impossibles. Si Martin et Lyne roucoulent de bonheur depuis cinq mois, c’est grâce aux rencontres 2.0.

Mal à l’aise

« Les gens sont mal à l’aise de dire qu’ils sont agriculteurs sur les sites de rencontres grand public, explique le concepteur d’Agrirencontre, Luc Gagnon. C’est pour ça que j’ai créé une plateforme spécifique au milieu agricole il y a 15 ans. »

Après deux jours de fréquentation, Martin savait que Lyne serait la femme de sa vie. Photo gracieuseté de Martin Lessard
Après deux jours de fréquentation, Martin savait que Lyne serait la femme de sa vie. Photo gracieuseté de Martin Lessard

Martin n’aurait jamais osé raconter son histoire si ce n’était par reconnaissance pour ce site. « Quand tu trouves l’amour, tu comprends que ça valait la peine de te faire aider », explique-t-il. À 48 ans, il « manquait l’essentiel » à ce producteur laitier de Louiseville. L’homme se donnait même un ultimatum : trouver une amoureuse ou vendre ses vaches. Puis, il a rencontré Lyne sur Agrirencontre. Ils se sont donné rendez-vous au restaurant après 15 jours de discussions. À la troisième rencontre, Martin a su que cette fois, c’était la bonne. Il n’a qu’un seul regret, celui de ne pas avoir rencontré Lyne plus tôt dans sa vie. Ce qui lui plaît chez elle? Son sourire, ses yeux francs. Ses parents avaient une fermette, et elle comprend et accepte le mode de vie de Martin, mais lui aussi accepte de faire des concessions. « J’ai réparé une machine jusqu’à 1 h du matin l’autre fois pour pouvoir me lever et aller déjeuner avec sa famille le lendemain », raconte le producteur.

La relève

« C’est sûr que les réseaux sociaux aident à trouver l’âme sœur ou, à tout le moins, à rester en contact », explique le coordonnateur régional de la Fédération de la relève agricole du Québec, Philippe Pagé.

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« L’amour est peut-être dans le pré, mais le 14 février prochain, il sera aussi à Saint-Hyacinthe! » pouvait-on lire à l’approche de la Saint-Valentin sur la page Facebook de la relève agricole de cette région. En une heure à peine sur les réseaux sociaux, le « Speed dating de la relève » a reçu une quarantaine d’inscriptions d’agriculteurs de moins de 40 ans.

Luc Gagnon l’a remarqué, les membres qui s’inscrivent sur Agrirencontre sont de plus en plus jeunes. D’ailleurs, l’achalandage sur le site a augmenté de 50 % depuis que la plateforme mobile a été lancée. « Aujourd’hui, les gens consultent de plus en plus notre site sur leur tablette et leur téléphone intelligent. » Une cure de rajeunissement du site est prévue en 2017, mais de nouveaux outils ont été mis en ligne en décembre. « Ils peuvent voir qui a visité leur fiche, et avec la refonte du site, j’espère pouvoir leur permettre de faire des recherches de personnes en termes de distance et non de région d’habitation », conclut M. Gagnon.

Le site d’Agrirencontre, c’est par ici.