Actualités 13 février 2017

Que nous réserve le marché des grains cette année?

BROSSARD — Le marché canadien des grains est très influencé par l’économie américaine. Les prix du maïs et du soya se négocient notamment à la Bourse de Chicago. Dans le cadre du Rendez-vous végétal du 8 février dernier, le stratège de marché Simon Brière, de la firme R. J. O’Brien & Associate Canada, a livré son pronostic pour l’année à venir.

Avec dynamisme et une grande connaissance du domaine, il a brossé un portrait du marché des grains devant près de 500 participants, dont près du tiers étaient des producteurs. Cette 9e édition du Rendez-vous végétal, organisée par l’Association professionnelle en nutrition des cultures et ses partenaires, avait lieu à Brossard.

Simon Brière, stratège de marché pour la firme R.J. O’Brien & Associates Canada. Crédit photo : Hubert Brochard
Simon Brière, stratège de marché pour la firme R.J. O’Brien & Associates Canada. Crédit photo : Hubert Brochard

« Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les marchés ont bien réagi, mais on commence à vouloir des résultats », a noté M. Brière.

Des stocks abondants

« Le maïs américain a connu des rendements records et la demande est très forte, mais les stocks de fin d’année sont élevés et la production augmente plus vite que la demande. En bref, le prix du maïs américain descend déjà », a souligné le stratège.

Le soya de l’oncle Sam a lui aussi atteint une production et un rendement records. « Mais la demande en soya est très forte et l’équilibre entre l’offre et la demande est fragile, a-t-il dit. D’autre part, au Brésil, on prévoit une excellente récolte et l’Argentine devient également un gros joueur. » Quant au blé, les stocks américains sont impressionnants et l’on réduira vraisemblablement les superficies ensemencées avec cette céréale.

« Il faudra surveiller la Bourse [indices Dow Jones, S&P et Nasdaq]. L’économie canadienne continuera de réagir aux politiques américaines, mais la Banque du Canada se garde une politique monétaire sur le taux d’intérêt pour stimuler l’économie, au besoin », a ajouté le spécialiste.

Dans l’ensemble, nos voisins du Sud ont en main une abondance de maïs et de blé, tandis que le bilan du soya serait comme toujours plus volatil, étant donné sa forte demande. À cet égard, la météo de l’Amérique du Sud sera dans la mire des analystes. « Pour 2017, a calculé Simon Brière, il sera mathématiquement plus rentable de semer moins de maïs et l’on verra peut-être un transfert des superficies au profit du soya ou d’autres cultures. Et quoi que deviennent nos accords économiques avec les États-Unis, nous avons en tout cas les outils pour demeurer compétitifs », a conclu Simon Brière.