Actualités 20 janvier 2017

Drone ou satellite; lequel choisir?

Les drones créent un engouement certain auprès des producteurs. Leur adoption dans la gestion des fermes est toutefois marginale en raison du coût d’acquisition et de la complexité des analyses nécessaires à l’interprétation des données.

Alors, l’usage d’images satellites serait-il plus approprié pour l’agriculture? Il faut dire que la précision et la résolution de l’imagerie satellitaire sont nettement inférieures à celles des drones.

Généralement, les drones sont destinés aux producteurs qui privilégient le fait d’obtenir des données précises plutôt que d’avoir une représentation globale de la superficie couverte. Par contre, l’imagerie satellitaire est idéale pour ceux qui veulent avoir une vue d’ensemble de leurs champs. Les utilisateurs d’images satellites doivent alors renoncer à la finesse de l’information collectée.

Les drones : le défi du retour sur l’investissement

À plusieurs milliers de dollars par appareil, coût auquel il faut ajouter l’expertise pour le traitement des données, les drones agricoles ne présentent pas encore un réel retour sur investissement. Ils possèdent toutefois des avantages indéniables. Premièrement, les caméras des drones sont capables de prendre des images d’une très haute résolution et d’une taille de pixels de quelques centimètres. Grâce à cette grande précision, on peut générer, entre autres, une cartographie de la hauteur des plants, qui permet de comparer la croissance des végétaux pour évaluer, en cours de saison, la performance des différents hybrides. De plus, il est possible de faire des analyses topographiques afin de déterminer quels champs ont besoin de travaux de nivellement en priorité.

Certaines limitations ne peuvent toutefois être niées. L’utilisation des drones nécessite des conditions météorologiques favorables et ils doivent être constamment sous la surveillance d’un opérateur, car on ne peut les laisser voler seuls. La plupart de ces appareils ne peuvent être en activité pendant de très longues périodes. Il faut donc avoir des batteries de rechange et morceler la mission de vol afin de couvrir l’ensemble de la ferme.

De plus, il faut disposer d’un personnel formé et compétent pour utiliser un drone sans devoir chaque fois faire appel à des professionnels. Pour être en règle avec les autorités, vous pourriez avoir besoin d’autorisations de vol, dépendamment par exemple du poids de l’appareil. Il est à souhaiter qu’avec les années, les exigences réglementaires pour les drones agricoles soient revues à la baisse, comme c’est le cas aux États-Unis.

De nombreuses entreprises fournissent des services et des équipements qui s’adressent directement aux producteurs. Le fabricant de drones DJI propose maintenant des caméras spécifiques à l’agriculture. Celles-ci peuvent être montées sur des drones achetés dans un magasin à grande surface. De plus, DataMapper.com offre le service d’analyse de données et fait parvenir les résultats par courriel au producteur.

Perspectives d’avenir pour les drones

Tout comme on le fait avec les tracteurs autonomes, on pourrait bientôt utiliser les drones pour effectuer des travaux à la ferme en plus de la collecte de données. L’entreprise Dronevolt est actuellement à développer le drone Spray, un engin qui transporte des réservoirs de liquide. À la suite d’un vol préalable destiné à cibler les zones à traiter, il sera donc possible d’envoyer l’appareil faire une application localisée d’herbicide ou d’insecticide sans abîmer la culture. Un tel équipement pourrait devenir rapidement rentable s’il permet d’éradiquer un problème dès sa première observation.

Guillaume Desjardins, collaboration spéciale de L’UtiliTerre.