Alimentation 20 janvier 2017

Vente de lait : les dépanneurs chinois écartent la menace

Surprise par l’ampleur médiatique de la menace qui plane sur les ventes de lait dans ses établissements, l’Association des dépanneurs chinois du Québec écarte maintenant la possibilité de cesser de vendre du lait.

Dans une nouvelle entrevue accordée à la Terre, le président de l’Association, Shoaqiang Huang, précise aujourd’hui que « les gens ont besoin de lait chaque jour et c’est notre préoccupation d’offrir un bon service, mais avec la collaboration des laiteries ».

Tout récemment, devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, l’Association avait clairement laissé entendre qu’à défaut d’obtenir de meilleures marges bénéficiaires sur la vente de lait de la part des laiteries, les dépanneurs chinois « pourraient ne plus être en mesure d’offrir du lait à leurs clients ».

Le propriétaire d’un dépanneur en milieu rural Shoaqiang Huang évoque des pertes sur ses ventes de lait depuis que les grandes laiteries ne reprennent plus les invendus. Il mentionne que les personnes âgées et les jeunes enfants ont souvent des besoins spéciaux, soit du lait sans lactose, écrémé, à 1 % ou avec calcium ajouté. Même s’il y a des livraisons deux fois par semaine, dit-il, le pourcentage de retour est élevé, surtout pour les laits spéciaux, ce qui lui fait subir des pertes importantes.

La précision de M. Huang

Dans un courriel transmis à La Terre de chez nous, le président de l’Association, Shoaqiang Huang, a tenu à clarifier son point de vue, « différent de ce qui a été présenté à tort dans l’article du 18 janvier ».

Les propriétaires d’origine chinoise, écrit-il, n’ont pas menacé d’arrêter la vente de lait. En fait, ce que nous espérons le plus, c’est de mieux servir notre communauté, notre clientèle. Le lait, produit de première nécessité, est indispensable dans notre dépanneur étant donné que nous voulons fournir des services de qualité. Mais face au changement constant du marché de la vente au détail des produits laitiers, nos membres remarquent certains problèmes : la marge de profit de la vente du lait est en baisse d’année en année et certaines compagnies laitières ne reprennent plus le lait périmé. Ces problèmes nous empêchent d’offrir à notre clientèle des services de qualité. Nous sommes en train de chercher avec les compagnies laitières des distributeurs de lait, une solution qui va les régler.

Le 19 février 2014, l’Assemblée nationale a adopté la motion suivante : « L’Assemblée nationale souligne la journée des dépanneurs en saluant le service méritant que rendent au quotidien les 50 000 propriétaires, gérants et employés des 6 000 dépanneurs du Québec qui forment une grande industrie et qui souhaitent voir leur réglementation allégée et modernisée pour créer encore plus de croissance, d’emplois et de richesse partout au Québec. » Nous, propriétaires de dépanneurs d’origine chinoise, sommes fiers de garder un contact direct avec les communautés québécoises et de les servir. Nous sommes aussi fiers que l’Assemblée nationale ait souligné nos services. Nous croyons que c’est notre responsabilité de bien servir chaque communauté. Mais le titre de l’article, Les dépanneurs chinois menacent de ne plus vendre le lait, ne concorde évidemment pas avec notre volonté.

Plus de détails dans le journal du 25 janvier.