Actualités 16 janvier 2017

Fertilité des sols : l’améliorer et la maintenir

Lotfi Khiari, professeur en gestion des sols à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, présente les facteurs d’influence sur les rendements : le manque ou le surplus d’eau, la carence ou l’excès d’éléments fertilisants et l’interaction entre eux, la structure du sol (compaction), le choix des cultivars, la présence de mauvaises herbes et les insectes et les maladies.

À la merci de dame Nature, le producteur peut déjouer les effets néfastes des surplus de précipitations en misant sur le drainage adéquat de ses champs, puis sur l’apport de matières organiques. L’analyse des sols lui révèle ensuite les éléments fertilisants qu’il doit ajouter, la dose à appliquer et à quels endroits le faire.

C’est de l’application à taux variable. Puis, l’agriculteur limite les passages de machinerie lourde et effectue des rotations avec des fourragères, conscient qu’un sol compact restreint l’instauration d’un système racinaire profond et l’apport de nutriments et d’oxygène à la plante. Déjà, il devrait observer une augmentation de ses rendements par l’amélioration de la fertilité de ses sols et de leur capacité à retenir les éléments nutritifs et à les transmettre à la plante.

L’agriculteur doit aussi préserver la fertilité de ses sols. C’est la raison pour laquelle leur échantillonnage doit être répété sur une base régulière. « Ce qu’on veut faire avec un échantillon de sol, c’est le comparer avec ses voisins et dans le temps », signale Stéphane Gagnon. La comparaison des échantillons de sols d’un même champ permet d’établir les variations des types de sols et de déterminer leur potentiel de rendement par les éléments nutritifs qui s’y trouvent et ceux pouvant y être ajoutés. La comparaison dans le temps, quant à elle, donne un aperçu de l’amélioration de la fertilité des sols, et donc des rendements par rapport à l’échantillonnage précédent. Elle sert aussi de base pour évaluer le chemin parcouru au moment du prochain échantillonnage. « On veut appliquer l’agriculture de précision pour uniformiser les rendements et maximiser leur qualité dans chaque endroit du champ », explique Lotfi Khiari.

La fertilité des sols reste une donnée variable. Elle dépend du type de sol et de la culture en place. Pour le producteur désireux de passer au niveau supérieur, le semis à taux variable est la prochaine étape. Une carte géoréférencée spécifique lui permet alors d’augmenter la population de sa culture là où les potentiels de rendements sont optimums.

La gestion du positionnement des semences afin d’établir une synergie entre les rotations est une autre tendance qui se confirme. Cela implique de semer le soya dans les mêmes rangs que le maïs, et inversement. « Ce sont des pratiques qui se développent », souligne Vincent Machabée, ingénieur et président-directeur général d’Innotag Distributions.