Actualités 13 janvier 2017

Agriculture de précision : à vos champs, prêts, optimisez!

L’agriculture de précision peut sembler complexe et coûteuse, mais peut s’avérer utile pour améliorer la fertilité de vos sols et vos rendements. Voici comment vous y retrouver, étape par étape.

C’est à l’occasion de la Journée services experts Synagri, qui a eu lieu à Saint-Hyacinthe le 21 juillet 2016, que les bases de l’agriculture de précision ont été exposées aux producteurs présents. D’autres spécialistes consultés offrent ici de judicieux conseils en la matière.

« Les objectifs changent, dépendamment de la personne qui tient le discours », note Stéphane Gagnon, expert de Synagri en plans agroenvironnementaux de fertilisation et en agriculture de précision. Ainsi, un concessionnaire de machinerie parlera de la précision de l’équipement et des dosages, ou encore de conduite en ligne droite sur un tracteur. Pour d’autres, l’objectif est d’améliorer la fertilité des sols, hectare par hectare.

Afin de constater une réelle amélioration des rendements dans vos champs, il importe de suivre certaines règles. Par exemple, rien ne sert d’augmenter l’apport de chaux si le pH de vos sols se situe à peine sous la barre de la neutralité (autour de 6,5), ce qui est recommandé. Cependant, il faut en mettre où cela compte vraiment, éviter qu’elle soit lessivée ou que la structure du sol empêche son action. Ces trois critères sont valables pour tout apport au sol, qu’il s’agisse de fertilisants ou de semis.

Drainage et compaction : régler les problèmes d’abord

Le mauvais drainage et la compaction affectent le développement des cultures. Si l’eau de pluie reste en surface, elle finit par étouffer ces dernières en empêchant l’oxygénation des racines. Et si les plantes ne sont pas dotées d’un bon système racinaire, elles produisent moins et sont plus sensibles à la sécheresse. « Il faut avoir réglé ses problèmes au champ avant de procéder à l’échantillonnage de sols par GPS », recommande Stéphane Gagnon.

Jean Caron, professeur titulaire en physique des sols au Département des sols et de génie agroalimentaire de l’Université Laval, conseille d’observer les patrons et schémas comme la présence d’un cours d’eau ou l’entrée d’un champ où les problèmes de compaction sont fréquents.

D’après les normes de drainage, les excès d’eau devraient être éliminés dans un délai de 24 à 48 heures. Pour y arriver, on n’a qu’à augmenter le nombre de drains ou déboucher ceux qui sont non opérationnels. On peut aussi remodeler le terrain en le nivelant pour diriger l’eau de surface vers les fossés, mais cette façon de faire s’avère plus coûteuse si elle est réalisée à l’aide d’un GPS RTK (Real Time Kinematic). Cependant, il suffit parfois de changer ses pratiques en misant sur l’action de la matière organique par des rotations de cultures au système racinaire profond. « Les rotations avec du trèfle rouge, de la luzerne et du ray-grass produisent de la matière organique et permettent la fragmentation de la matrice du sol et une meilleure infiltration de l’eau durant les pluies », explique Jean Caron.

Afin d’éviter la compaction du sol et de réduire son érosion, l’apport de matières organiques est également bénéfique. Il faut limiter le travail du sol par le semis direct, le passage d’un chisel ou la culture sur billons (talus formé par la charrue), répartir le poids de la machinerie en augmentant le nombre de pneus et éviter d’entrer dans les champs quand les sols sont gorgés d’eau, car c’est à ce moment qu’ils sont plus sensibles à la compaction.