Vie rurale 12 janvier 2017

Quand la glace cède sous un tracteur…

Quiconque a déjà conduit de la machinerie sur la glace d’un plan d’eau a vraisemblablement frissonné devant les images du tracteur de 150 forces qui est resté coincé dans les glaces de la rivière Petite-Décharge, à Alma, le 6 janvier.

Le président du village sur glace Place Melançon, Nicol Turcotte, explique que l’incident est survenu en périphérie de la surface sécurisée. « Partout sur le site, on avait atteint le seuil des 16 po de glace, après avoir arrosé pendant cinq jours », assure celui qui accompagnait le conducteur à bord du tracteur de déneigement.

Selon lui, une importante couche de neige a compliqué les déplacements du tracteur, qui s’est retrouvé à la limite du village, soit à environ 120 m de la rive, pour prendre un élan. La glace a alors cédé sous une roue. « À cet endroit-là, la glace devait avoir 12 po d’épaisseur. On est tout de suite descendus et, une heure et demie plus tard, le tracteur avait calé », raconte M. Turcotte. Ce n’est que le lendemain qu’une équipe de remorquage aidée de plongeurs est parvenue à extirper le véhicule de là.

Précautions à Sainte-Anne-de-la-Pérade

Tout comme ceux du lac Saint-Jean, les villages de pêche aux petits poissons des chenaux, en Mauricie, ont recours à des tracteurs tant pour le transport des cabanes que pour le déneigement. Dans 98 % des cas, assure Steve Massicotte, le président de l’Association des pourvoyeurs de la rivière Sainte-Anne, ces tracteurs n’ont pas de cabine de pilotage. Une telle mesure de prévention est prise pour éviter qu’un conducteur reste prisonnier des eaux.

La construction des villages commence dès que l’épaisseur de 12 po est atteinte. « Nous, c’est avec des petits tracteurs [de 25 forces] qu’on embarque au début de la saison, puis au fur et à mesure que la glace épaissit, les plus gros tracteurs [de maximum 60 forces] y vont », souligne M. Massicotte.

Il précise que les conducteurs de machinerie doivent rester sur les chemins et les territoires arrosés. Autrement, ils s’exposent à subir le même sort que le tracteur qui a passé 27 heures figé dans la glace à Alma.