Élevage 9 janvier 2017

Les grosses fermes laitières s’en tirent un peu mieux

SAINTE-MARIE DE BEAUCE — Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2015, les fermes de 100 vaches et plus ont réalisé un bénéfice moyen de près de 90 000 $, comparativement à un peu plus de 14 000 $ pour les moins de 100 vaches.

« Globalement, les grosses fermes s’en tirent un peu mieux », convient Michel Vaudreuil, agronome-conseil en gestion au Groupe conseil agricole Beauce-Frontenac. Celui-ci a dévoilé récemment les résultats de l’étude 2015 pour les fermes de 100 vaches et plus lors du 7e rendez-vous des Groupes conseils agricoles du Québec, à Sainte-Marie de Beauce.

L’agronome-conseil en gestion au Groupe conseil agricole Beauce-Frontenac, Michel Vaudreuil, rappelle aux producteurs de lait qu’un gain de 1 % sur 1,5 M$ de chiffre d’affaires représente un bénéfice de 15 000 $. Crédit photo: Pierre-Yvon Bégin/TCN
L’agronome-conseil en gestion au Groupe conseil agricole Beauce-Frontenac, Michel Vaudreuil, rappelle aux producteurs de lait qu’un gain de 1 % sur 1,5 M$ de chiffre d’affaires représente un bénéfice de 15 000 $. Crédit photo: Pierre-Yvon Bégin/TCN

La compilation est tirée des données provenant de 128 fermes laitières spécialisées du Québec et de l’Ontario. Elles totalisent plus de 20 000 vaches, dont 57 % en stabulation libre.

En 2015, le groupe des 100 vaches et plus a ainsi réalisé un bénéfice par vache de 1 511 $, comparativement à 1 388 $ pour les moins de 100 vaches. Les grosses fermes ont par ailleurs enregistré un coût de production de 70,86 $/hl de lait. Chez les moins de 100 vaches, ce coût de production a atteint 74,79 $, soit près de 4 $/hl de plus.

« C’est le rendement des fourrages et des céréales qui a fait la différence », conclut Michel Vaudreuil. Celui-ci recommande aux producteurs de lait de toujours évaluer le résultat escompté d’une décision en fonction du solde résiduel. Il souligne ainsi qu’un simple gain de 1 % sur un chiffre d’affaires de 1,5 M$ se traduit par un bénéfice immédiat de 15 000 $.

L’agronome-conseil s’étonne par ailleurs de l’écart important au sein des 128 fermes étudiées. De ce groupe, note-t-il, une trentaine d’entreprises ont terminé l’année avec un solde négatif, l’écart variant entre un solde déficitaire de 300 000 $ et un solde excédentaire de 600 000 $. Il est aussi surpris par les taux d’intérêt que ce groupe de producteurs parvient à obtenir des institutions financières.

« Vous avez de bonnes entreprises, prévient-il, mais il y a aussi une certaine fragilité, notamment en raison de l’endettement. Si les taux d’intérêt augmentaient de seulement 1 %, on passerait de 30 entreprises en solde négatif à 90. »

Michel Vaudreuil recommande ainsi aux producteurs de se fixer un objectif à atteindre pour leur taux d’endettement, selon un échéancier précis. Question fiscalité, il fait également remarquer que le taux d’imposition baissera de 4 % cette année. Pour un impôt à payer de 100 000 $, « c’est 4 000 $ d’économies ».