Politique 5 septembre 2014

La crise européenne fait planer un nuage noir…

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Même l’agriculture québécoise risque de ressentir les contrecoups de la crise européenne en 2012 si rien ne permet de contenir son effet de contagion.

Jean-Philippe Gervais
Jean-Philippe Gervais, économiste principal de FAC.

C’est du moins la principale incertitude à surveiller pour la nouvelle année, selon Jean-Philippe Gervais, l’économiste principal de Financement agricole Canada (FAC).

À la demande de la Terre, ce dernier s’est livré à des prévisions et à une analyse des points à surveiller pour le secteur agricole en 2012.

« Tout ce qui se passe concernant la demande est très important », insiste l’économiste, qui précise que les bonnes récoltes de céréales font en sorte que les inventaires sont de retour à des niveaux plus élevés, similaires à ceux de 2006 ou des années antérieures à la sécheresse en Russie.

Comme l’offre est plus grande, une baisse même modeste de la demande menace de faire fléchir encore davantage le prix du grain. « On ne peut pas compter sur une offre limitée cette année, sauf dans le maïs », précise le spécialiste en agroéconomie.

Or, la crise européenne représente justement un élément qui aura sans doute un effet sur la demande mondiale, notamment en tirant vers le bas l’économie de plusieurs pays émergents (Inde, Russie, Chine) dont l’Europe est l’un des principaux clients.

L’Europe pourrait notamment faire baisser le prix du pétrole, ce qui entraînerait ensuite la Russie dans un déficit budgétaire encore plus important. L’Inde se trouve également aux prises avec d’importants déficits et une inflation « dangereuse ».

Bref, un effet domino demeure possible et la crise européenne risque de se propager. « Nous devrions pouvoir contenir la crise, mais il faudra que les producteurs aient des nerfs solides étant donné la grande volatilité prévisible des prix », estime néanmoins Jean-Philippe Gervais, ancien professeur à l’Université Laval.