Politique 5 septembre 2014

Une autre façon de cultiver le Nord

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Après les mines, la forêt et l’énergie, il faudra sans doute parler du potentiel de la «patate du Plan Nord».

« Le développement du Nord québécois, c’est beaucoup plus que des mines, de l’énergie et du bois », plaide le ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil, de retour d’une tournée-éclair avec le premier ministre Jean Charest au nord du 49e parallèle.

Sans jouer sur les mots, le ministre nourrit de grandes ambitions pour ce type de production. Il aimerait voir se développer une industrie bioalimentaire « sécuritaire » pour nourrir les populations locales et les travailleurs miniers qu’on attend nombreux et affamés.

La production de pommes de terre est l’un de ces projets. Il voit là un fort potentiel. « On a estimé qu’il se consomme annuellement dans le Nord québécois pas moins de 4,5 millions de livres de pommes de terre », réalise le ministre, quelque peu étonné par l’ampleur d’une telle consommation.

C’est à Chapais, une municipalité dont l’économie s’est effondrée depuis 20 ans, après la fermeture de sa mine, que la pomme de terre du Nord, « avec zéro virus, zéro problème de contamination et zéro maladie », pourrait pousser en toute liberté…

Mais voilà : le miracle pourrait se produire en ayant recours à une technologie toute simple : la culture en serres, qui se présente comme un choix logique. Mais pour cela, il faudra « mettre à contribution toutes les centrales thermiques installées dans ces communautés isolées », convient le ministre de l’Agriculture. En d’autres termes, les producteurs auront besoin de toute la chaleur qui sort à l’extrémité des cheminées pour rentabiliser leurs activités. « Il s’agit d’utiliser la chaleur pour produire localement, pour les communautés locales, et pour leur livrer des produits plus frais à moindre coût », croit comprendre Pierre Corbeil.

Pas que la patate

Mais il n’y a pas que la patate produite en serre dans les cartons du ministre Corbeil, convaincu que d’autres marchés peuvent s’ouvrir aux producteurs ambitieux et un tantinet téméraires. Il pense à l’industrie des petits fruits – celle des bleuetières, notamment – qui pourrait sortir du sol hostile du Nord québécois, à la condition qu’on lui donne un coup de pouce.