Politique 5 septembre 2014

Inspection des viandes: le syndicat sonne l’alarme

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Trois ans et demi après l’éclosion de la listériose qui a fait 23 morts, Ottawa s’apprête «discrètement» à sabrer les effectifs consacrés à l’inspection des viandes.

Les coupes vont se traduire par la suppression de 234 postes et une réduction de 21,5 M$ du budget alloué à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Voilà la lecture que fait de ce dossier chaud le Syndicat de l’agriculture, qui a décidé de sonner l’alarme.

« Nous sommes extrêmement inquiets. Ce dont il est question, c’est de notre système de salubrité. Ce n’est pas rien », insiste, en entrevue à laTerre, Raphaël Tarasco, un des vice-présidents exécutifs du Syndicat. Ces compressions contenues dans un rapport sur les plans et priorités du gouvernement Harper ne seraient que la pointe de l’iceberg, appréhende le Syndicat.

« Nous nous attendons à ce que le gouvernement, dans sa volonté de tout comprimer, demande un effort supplémentaire de 5 à 10 % dans son prochain budget 2012. On peut se demander si le gouvernement prend au sérieux l’inspection des aliments ».

Le Syndicat n’est pas convaincu qu’une autre tragédie ne pourrait pas entacher la réputation de l’industrie de transformation des viandes, dans un contexte où le processus d’inspection serait altéré. « Il ne faudrait pas abaisser les normes d’inspection pour des raisons budgétaires. Ce serait risqué », calcule Raphaël Tarasco. Aux États-Unis, une inspection est faite à toutes les 12 heures dans les usines de transformation alimentaire. « On va se retrouver sous la norme en vigueur chez nos voisins du Sud avec les compressions annoncées. Cela signifie qu’on demandera aux entreprises elles-mêmes de se discipliner, avec les conséquences dramatiques que cela peut comporter pour la santé des consommateurs », dit-il encore.

L’ACIA compte 3500 inspecteurs en aliments au pays, dont près de 800 au Québec.