Économie 9 décembre 2016

Le Canada doit accroître sa productivité

Le Canada a occupé le 5e rang des principaux pays exportateurs de produits agricoles en 2015.

Or, pour maintenir ce titre devant la demande mondiale grandissante, il se doit d’augmenter sa productivité. C’est ce que révèle Financement agricole Canada (FAC) dans son rapport intitulé Commerce et productivité de l’agriculture canadienne, dévoilé le 29 novembre.

Climat économique mondial

Malgré la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne et l’élection de Donald Trump, deux événements déstabilisants sur les marchés, le climat économique mondial est demeuré positif cette année pour les exportateurs canadiens de produits agricoles et agroalimentaires.

Selon le rapport, le Canada siège dans le top 10 des plus grands exportateurs pour 13 produits agricoles différents. « À court terme, les ententes internationales vont continuer d’apporter de l’instabilité, mais à long terme, ce n’est pas ça qui aura un impact sur les flux de commerce du Canada, affirme l’économiste agricole en chef à Financement agricole Canada, Jean-Philippe Gervais. C’est plutôt notre position concurrentielle, notre productivité. »

Or, depuis les 30 dernières années, « on observe un ralentissement du rythme d’accroissement de la productivité agricole canadienne; c’est à surveiller », mentionne M. Gervais. Avec la concurrence provenant des pays émergents et de nouveaux acteurs comme les Pays-Bas, très « compétitifs » en exportations agricoles et agroalimentaires sur les marchés mondiaux, l’économiste craint de voir le Canada perdre des parts sur le marché mondial et augmenter les importations sur son marché intérieur.

Augmenter la productivité

Pour maintenir son rendement en termes d’exportations et sa place sur l’échiquier mondial, le Canada doit réaliser des gains de productivité à long terme. Il y parviendra notamment en « augmentant la production agricole du pays à un rythme plus rapide que celui de l’importation des intrants », dit M. Gervais. Concrètement, la viabilité des exploitations agricoles passera nécessairement par la gestion des coûts et l’efficacité de l’agriculture canadienne, selon le rapport. « À court terme, comment moi, producteur, je peux réduire mes coûts tout en restant compétitif, par exemple dans un secteur qui fait face à des baisses de prix? » se demande l’économiste.

Les producteurs doivent investir dans la technologie, l’innovation et la gestion efficace des coûts. « La machinerie branchée, la collecte et l’utilisation en temps réel du big data à la ferme permettent une agriculture de précision de plus en plus importante », ajoute M. Gervais. Selon lui, l’augmentation de la productivité passe également par un plan de croissance à long terme des exploitations, qui permettra d’obtenir des revenus plus élevés.

Sur la scène internationale, l’économiste trouve l’exemple des Pays-Bas inspirant. Dans ce pays, il y a eu une croissance importante de la production agricole et de la transformation agroalimentaire au cours des dernières années. « Ce qui m’a frappé, c’est la coordination entre les différents acteurs des filières respectives de production [acheteurs et producteurs] et l’environnement économique qui a favorisé les investissements en innovation aux Pays-Bas et dont ils récoltent aujourd’hui les fruits », souligne Jean-Philippe Gervais.