Politique 30 novembre 2016

Une première appréciée des délégués

QUÉBEC – Jean-François Lisée, François Legault et Amir Khadir ont réalisé une grande première en visitant le 92e congrès général de l’UPA à Québec.

Les chefs du PQ, de la CAQ et le porte-parole de Québec Solidaire, ont exposé leur vision de l’avenir de l’agriculture au plus grand plaisir des 320 délégués. Cette grande première a servi de mise en bouche à la présence du ministre de l’Agriculture du Québec, attendu demain matin. Déjà tendues, les relations entre Pierre Paradis et l’UPA se sont récemment envenimées sur la question des changements au Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA).

Porte-parole de Québec Solidaire, Amir Khadir a d’abord plaidé en faveur de la sortie du modèle agricole industriel pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Il estime que l’État doit appuyer les agriculteurs dans cette transition. Dans une république du Québec, a-t-il promis, Québec se retirerait d’accords de libre-échange.

« L’agriculture est la base toute souveraineté d’une nation », a-t-il déclaré.

Second à prendre la parole après Amir Khadir et avant Jean-François Lisée, le chef de la CAQ a fait dérider les congressistes en se comparant à celui qui se couche au milieu du lit « entre deux futurs mariés ». François Legault a annoncé vouloir enrichir les Québécois tout en notant que les agriculteurs ont moins d’argent dans leurs poches. Le Québec, dit-il, doit doubler ses investissements en agriculture, déplorant les changements au PCTFA.

« Au lieu de vous aider, a-t-il affirmé, on est en train de vous nuire. C’est une erreur strictement sur le plan des affaires. Il y a des agriculteurs qui sont pris à la gorge. »

Jean-François Lisée a de son côté suscité les applaudissements de la salle dès son arrivée en présentant François Gendron, député d’Abitibi-Ouest. Les congressistes lui ont réservé une ovation debout, signe de sa contribution à titre de ministre de l’Agriculture.

Le chef du PQ a notamment dénoncé l’indifférence du premier ministre Philippe Couillard et de son ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, reprochant leur méconnaissance des changements au PCTFA.

« Moi, un ministre qui ne m’informe pas, il ne resterait pas longtemps sur son siège », a-t-il affirmé en soulevant à nouveau les applaudissements.

Le chef du PQ a par ailleurs répété qu’il importait de relier la signature du Québec au traité de libre-échange avec l’Europe à de justes compensations pour les producteurs de lait et de fromages. Il a enfin abordé le sujet « délicat » du salaire minimum à 15 $, promettant de le réaliser progressivement jusqu’à 2022, mais « à coût nul » pour les entreprises agricoles.

Pierre-Yvon Bégin est journaliste pour La Terre de chez nous.

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