Politique 5 septembre 2014

Atterrissage forcé à Neuville

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Les opposants à la construction de l’aérodrome de Neuville se heurtent à une fin de non recevoir du ministre fédéral des Transports, Denis Lebel.

Au nom d’une « économie aérienne » mais au mépris de la quiétude de la population environnante, Ottawa n’entend pas empêcher la construction d’un aérodrome dans l’un des plus beaux villages du Québec.
Le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, continue de faire la sourde oreille aux doléances des groupes de citoyens et des organismes publics qui s’opposent à la construction de cet aérodrome, près de Québec, en plein territoire agricole. Il vient même de reconfirmer qu’il n’a nullement l’intention d’intervenir dans ce dossier hautement politisé.

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont déjà fait connaître ouvertement leur opposition à ce projet. De leur côté, quatre ministres du gouvernement Charest (Yvon Vallières, Pierre Corbeil, Laurent Lessard et Pierre Moreau) ont fait parvenir une lettre au ministre Lebel dans laquelle ils le pressent de considérer la compétence du Québec en matière d’aménagement du territoire et de respecter la Loi sur la protection du territoire agricole.

Le maire de la municipalité, Bernard Gaudreau, martèle que ce projet piloté par de riches aviateurs amateurs n’a jamais reçu l’approbation du conseil de ville. Il n’a pas rappelé la Terre, mardi.

Sur leur site Web, les gens d’affaires à la tête de l’Aéroport de Neuville – un groupe de sept personnes qui sont tous pilotes et propriétaires de petits avions – font valoir que leur projet de 2 M$ ne bénéficie « d’aucune subvention ou contribution publique et doit s’autofinancer par la location d’espaces de hangars et de stationnement à long terme et par la vente de carburant et d’autres services généralement tarifés ». Ces avionneurs se sont regroupés à l’été 2011 pour former la société Neuville Aéro (9247-9104 Québec Inc.).

Cour suprême

Les opposants au projet d’aérodrome se butent toutefois à un obstacle, et non le moindre. Les pouvoirs en matière d’implantations d’aérodromes relèvent du gouvernement fédéral, et c’est le ministre Denis Lebel, et seulement lui, qui pourrait bloquer le projet d’aérodrome et obliger les promoteurs à un atterrissage forcé.

Il faut rappeler qu’un jugement de la Cour suprême rendu en 2010 rend caduques toutes les lois québécoises. Cela ouvre toute grande la porte aux promoteurs, dans le dossier de l’aérodrome de Neuville.
Il reste une autre piste de solution : la pression populaire. Ceux qui habitent Neuville ne peuvent se résoudre à vivre avec le bruit infernal des avions qui font voler au-dessus de leurs têtes. La population a décidé de faire du bruit pour faire entendre raison au ministre Lebel…