Politique 11 novembre 2016

« Paradis, on te le dit, ton projet est pourri! »

COWANSVILLE — Serge Chevrette et François Simard, deux producteurs de lait de Lanaudière, refusent de voir leur compte de taxes scolaires et municipales augmenter. Ils en ont ras le bol des mauvaises décisions en agriculture et c’est pour cette raison qu’ils sont venus manifester leur insatisfaction à Cowansville devant les bureaux du ministre Pierre Paradis vendredi.

« On se lève à 4 h 30 le matin, on ne sait jamais quand nos journées finissent et en plus, on n’a pas l’appui de la population. Ça n’a pas d’allure! » ont-ils dit.

Les 350 producteurs de l’Estrie, de la Montérégie, de Lanaudière, de la Mauricie et du Centre-du-Québec présents au rassemblement ont protesté contre la réforme administrative du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) annoncée en mars dernier par le gouvernement du Québec. En vertu de cette réforme, la facture de plus de 80 % des agriculteurs s’élèverait de 30 à 40 %.

Vers 10 h 15, deux animateurs ont réchauffé la foule en chantant « Paradis, on te le dit, ton projet est pourri », sur les airs d’une ballade de Gilles Vigneault. Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), et les présidents des fédérations régionales de l’Estrie et de Lanaudière, François Bourassa et Marcel Papin, ont ensuite pris la parole auprès du « sosie en Coroplast » de Pierre Paradis et d’un homme déguisé en fantôme.

Aussi sur la tribune, Jérémie Letellier, premier vice-président de l’UPA de la Montérégie, a pris son propre cas en exemple. Sa facture de taxes municipales et scolaires augmentera de 47 %. « Quel fin renard ratoureux! M. Paradis, arrêtez, la coupe de vin a assez débordé », a-t-il renchéri sous les applaudissements des manifestants.

Alain Therrien, député de Sanguinet pour le Parti québécois, était aussi furieux. « C’est épouvantable ce qu’on vit, et ces gens [le gouvernement du Québec] sont absolument sourds à ce qu’on dit. »

« La terre est un outil de travail pour les producteurs et ils sont taxés sur leur outil de travail, a lancé Marcel Groleau. Est-ce qu’on pourrait avoir un ministre qui aime les producteurs agricoles? »

Les marcheurs ont bouclé leur court pèlerinage devant les bureaux du ministre Paradis en chantant « Couillard, Couillard, mets ton ministre dehors! ».

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