Politique 11 novembre 2016

« C’est faux! » – Pierre Paradis

Pierre Paradis doute que les producteurs agricoles aient à subir des augmentations de 30 à 40 % à la suite des modifications apportées au Programme de remboursement des taxes foncières agricoles.

« C’est faux », a martelé vendredi matin à l’Assemblée nationale le ministre de l’Agriculture du Québec. Celui-ci était interpellé par l’opposition officielle et le député de Berthier André Villeneuve quant à la possibilité de retarder d’un an l’entrée en vigueur des changements au programme. Les échanges ont été souvent acrimonieux, le ministre accusant le député de « ne pas savoir compter », l’autre lui répliquant que l’agriculture se porterait mieux sans lui.

Tableau à l’appui, il a indiqué que son gouvernement prévoyait injecter 22,5 M$ supplémentaires en trois ans dans ce programme. Il s’est notamment réjoui du fait que 2 500 petits producteurs pourront dorénavant en profiter. Si certains devaient subir des hausses, croit le ministre, ils pourront les récupérer par leur inclusion dans les coûts de production.

Le ministre se montre-t-il réceptif à la demande de l’Union des producteurs agricoles et de la Fédération québécoise des municipalités de reporter les changements d’un an? Le ministre a répliqué à la Terre ne pas avoir reçu leurs évaluations, répétant que « 30, 40, 50 %, ce n’est pas vrai ».

Tempête

En conférence de presse avant l’interpellation, le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, a invité le gouvernement à se rasseoir avec les producteurs agricoles et les municipalités afin de trouver un arrangement. Il souligne notamment que les modifications au programme surviennent à un bien mauvais moment pour les agriculteurs. Ceux-ci, dit-il, doivent déjà composer avec les pertes engendrées par les importations de lait diafiltré des États-Unis et celles à venir découlant de l’arrivée des fromages fins d’Europe. « C’est comme une tempête parfaite, il ne faut pas en rajouter », a affirmé Jean-François Lisée.

« Populisme »

Le premier vice-président de l’UPA, Pierre Lemieux, a rappelé en conférence de presse que le programme s’applique seulement à l’activité agricole et non à la résidence des agriculteurs. Il reproche au ministre Paradis sa façon de travailler, « son populisme » et le fait qu’il ne consulte pas le milieu. Il indique qu’outre l’UPA et la Fédération québécoise des municipalités (FQM), les fédérations de motoneige et de quad doivent aussi demander un report.

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