Régions 2 novembre 2016

110 demandes d’aide en un an

GATINEAU — « J’ai reçu 110 demandes d’aide en un an et seulement pour le mois de septembre, il y en a eu 27. C’est presque une demande par jour », relate la travailleuse de rang affectée à la région des Laurentides, Meg Delisle.

Un bilan « malheureusement positif », ajoute l’intervenante, dont le mandat est d’offrir soutien et accompagnement aux producteurs en détresse, à leurs familles et à tous ceux qui gravitent autour de la ferme.

Lorsque Meg Delisle a expliqué qu’elle avait visité 230 fermes dans la dernière année, sans compter celles où elle était retournée pour faire un suivi, les producteurs de la région Outaouais-Laurentides réunis à Gatineau pour leur assemblée générale annuelle ont vivement réagi.

Certains ont qualifié ces chiffres « d’énormes » pour une région (Laurentides uniquement) qui compte 1 262 entreprises agricoles et 1 811 producteurs.

« Les chiffres mentionnés m’ont fait frissonner. Je n’aurais jamais pensé qu’il y avait autant de personnes qui avaient besoin d’expertise », commente le premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles, Pierre Lemieux.

Plus de travailleurs de rang

Après que les régions de la Montérégie, du Bas-Saint-Laurent et de l’Outaouais-Laurentides se soient dotées d’un travailleur de rang, c’est à la Chaudière-Appalaches de se joindre au mouvement.

Cela porte à quatre le nombre de travailleurs de rang sillonnant la province.

Au cœur des familles agricoles (ACFA), qui finance l’initiative dans la Chaudière-Appalaches, y lance un projet pilote de six mois. Ce dernier permettra d’évaluer les besoins dans la région, d’y engager la ressource de façon permanente et d’y développer un modèle pouvant éventuellement être répliqué dans les autres régions.

« Ce que je veux, c’est qu’on soit capables de travailler en collaboration avec tous ceux qui sont présentement en place et ceux qui se rajouteront », explique le directeur général d’ACFA, René Beauregard.

Il mise sur la création d’une association, « pas forcément sous l’égide d’ACFA », qui signifierait aux instances gouvernementales les besoins manifestes des producteurs. « Si chacun travaille de son côté, il sera plus difficile de démontrer que la détresse des agriculteurs est présente partout, et non pas seulement dans une région, et que les besoins sont similaires. L’association pourrait aussi compiler nos statistiques d’intervention et les présenter au gouvernement », conclut M. Beauregard.