Politique 20 octobre 2016

Le ministre Paradis boude l’Ordre du mérite agricole

SHERBROOKE — Pierre Paradis, ministre de l’Agriculture, a boudé les récents galas de l’Ordre national du mérite agricole et du Temple de la renommée de l’agriculture du Québec, deux institutions du monde agricole québécois.

La 84e assemblée générale annuelle de la Fédération de l’UPA-Estrie a été l’occasion de casser du sucre sur le dos du ministre « fantôme ».

« Je me demande vraiment si on a un ministre de l’Agriculture », s’est interrogé le deuxième vice-président de l’UPA, Martin Caron, qui, ce matin, à Saint-Henri de Lévis, s’adressait à l’assemblée annuelle de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches. « C’est un ministre fantôme », ont répliqué des voix dans l’assistance.

Pour un « vrai » ministre

Errol Duchaine, ancien animateur de La semaine verte à Radio-Canada, était conférencier invité de l’UPA-Estrie à Sherbrooke. Il est sorti de sa réserve habituelle pour déplorer l’attitude du ministre.

Devant un parterre d’agriculteurs de l’Estrie, l’ancien animateur de La semaine verte à Radio-Canada, Errol Duchaine, est sorti de sa réserve habituelle pour déplorer l’attitude du ministre. Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/TCN
Devant un parterre d’agriculteurs de l’Estrie, l’ancien animateur de La semaine verte à Radio-Canada, Errol Duchaine, est sorti de sa réserve habituelle pour déplorer l’attitude du ministre. Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/TCN

« J’ai déjà fait le souhait d’avoir un vrai ministre de l’Agriculture », a-t-il déclaré devant son auditoire, au cours de sa conférence intitulée Qu’est-ce qu’on ferait sans vous? Il a notamment flatté les agriculteurs dans le bon sens du poil. En plus de nourrir la population, a-t-il affirmé, « vous servez à nous protéger des dérives » en agriculture. Interrogé sur les traités de libre-échange, il a déclaré que l’importation de denrées produites dans des conditions interdites au Canada constituait « une injustice ».

Quant à François Bourassa, président de la Fédération UPA-Estrie, il fulmine aussi contre Québec et dénonce « le manque d’intérêt » du gouvernement libéral pour le secteur agricole. À preuve, les sommets que tiendra le ministre de l’Agriculture, soit une neuvième consultation depuis 2008, et « toujours rien de concret ».

Au moment de mettre en ligne, il n’avait pas été possible d’obtenir le commentaire du ministre Paradis.