Actualités 10 octobre 2016

Pulvérisateurs : la force positive de l’air… et de l’électrostatique

Les nouveaux pulvérisateurs pneumatiques (à « assistance d’air ») se perfectionnent, tout en se simplifiant au profit de l’utilisateur. Pour les cultures au champ ou en serre, le pulvérisateur électrostatique accole aux gouttelettes une charge électrique qui les fait se précipiter sur et sous les feuilles de la plante, de charge naturelle opposée.

SAINT-ISIDORE-DE-LAPRAIRIE – Le 28 juin dernier, la firme Agro Équipements a présenté son nouveau pulvérisateur électrostatique à assistance d’air doté de buses avant-gardistes du fabricant BSL Technologies montées sur un pulvérisateur MS Gregson. La présentation a eu lieu à la ferme Guinois et Frères, à Saint-Isidore-de-Laprairie, qui expérimente depuis trois ans ce pulvérisateur dans ses champs de laitue et de céleri.  « Dans la buse de cet appareil, le liquide arrive sous faible pression, mais il est rejoint puis entouré par un courant d’air très rapide qui le transforme en nuage de gouttelettes extrêmement fines », explique à L’UtiliTerre le spécialiste Michaël Dion, conseiller aux ventes chez Agro Équipements. La pression d’air et de liquide est pourtant d’au moins 50 fois inférieure à celle d’un pulvérisateur conventionnel sans assistance d’air pour une même finesse de gouttelettes, précise-t-on chez BSL Technologies.

« Ces gouttelettes, d’un diamètre de 30 à 60 microns [µm], recouvrent le feuillage des légumes plus uniformément, car elles sont plus petites et plus nombreuses que les gouttelettes du pulvérisateur conventionnel, qui ont un diamètre de 300 µm et un volume 1 000 fois plus gros », a précisé à l’auditoire Franck Bosquain, directeur adjoint à la recherche au consortium Prisme. Il a testé l’appareil pour cette association de producteurs agricoles et de professionnels, qui englobe notamment un important réseau de dépistage.

« De plus, dès leur sortie de la buse, les gouttelettes passent à côté d’une électrode qui leur donne une charge électrique positive : elles sont alors fortement attirées par toutes les parties de la plante, en général de charge négative », poursuit M. Bosquain.

Les essais dans la « vraie vie »

« Tout cela permet un recouvrement presque total de la plante par le pesticide et donc une meilleure efficacité contre les insectes et les maladies. Il faut alors beaucoup moins d’eau dans le réservoir du pulvérisateur pour arroser la même superficie de champ – souvent quatre fois moins qu’avec les pulvérisateurs conventionnels –, et on peut parfois utiliser la plus faible dose de l’étiquette, a pu constater M. Bosquain. Dans le cas de l’oignon, nous avons obtenu d’aussi bons rendements contre le Botrytis avec une dose dissoute dans 100 litres d’eau à l’hectare pour le nouveau propulseur qu’avec la même dose dissoute dans 300 litres d’eau à l’hectare pour le pulvérisateur conventionnel. »

Jean-Luc Guinois, de la ferme Guinois et Frères, est satisfait des résultats obtenus : « Nous traitons maintenant une quinzaine d’hectares au lieu de trois avec le même volume de bouillie et avec la dose minimale de l’étiquette. C’est une réelle économie de travail et de temps. Sur nos laitues, nous pouvons éviter un ou deux arrosages par saison. »

« Les buses ont l’avantage d’être fixées sur des supports articulés et amovibles. On peut donc les disposer comme on veut », précise quant à lui Daniel Lamoureux, directeur des ventes et propriétaire d’Agro Équipements. Ici, les buses sont inclinées vers l’avant pour mieux contrôler la pénétration du brouillard.

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Les commandes du pulvérisateur pneumatique électrostatique.

« Le pulvérisateur électrostatique coûte plus cher qu’un pulvérisateur conventionnel, mais se rentabiliserait en deux ou trois ans », ajoute Franck Bosquain.

Des pulvérisateurs encore plus « logiques »

La compagnie MS Gregson a également présenté un pulvérisateur pneumatique doté du système LogicBoom d’ajustement automatique de la rampe. « La partie centrale de la rampe suit la pente du terrain, et la manette d’ajustement se transporte facilement à l’arrière, explique Martin Brunelle, directeur des ventes chez MS Gregson. De plus, la rampe se replie de façon latérale et peut arroser à moitié repliée. »